Cette ONG va lancer une base scientifique dérivante en Arctique

Tara Polar Station visuel
Crédits : Fondation Tara Océan

Depuis pratiquement deux décennies, la Fondation Tara Océan mène des actions pour mieux comprendre et protéger les océans. Son dernier projet n’est autre qu’une base scientifique dérivante en Arctique, dont le but sera notamment de collecter des informations sur l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité marine.

À la dérive dans l’océan Arctique

Basée en France, la Fondation Tara Océan est connue pour ses nombreuses expéditions marines. Par exemple, l’expédition Tara Oceans (2009-2013) a permis de constituer le catalogue le plus complet à ce jour des virus présents dans les océans de la planète. L’étude relative à cette expédition a permis de faire passer de 16 000 à environ 200 000 le nombre de populations de virus océaniques connus de la Science.

Dans un tweet du 5 avril 2022, la Fondation Tara Océan a dévoilé son nouveau projet. Il s’agit d’une nouvelle base scientifique polaire dérivante : la Tara Polar Station. Cette installation aura pour objectif de mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité marine, mais également les capacités d’adaptation des espèces endémiques. Prévue pour 2024, la station se laissera ainsi piéger par les glaces de l’Arctique et multipliera les dérives jusqu’en 2045.

Un projet pluridisciplinaire

« Cet océan en bordure du monde, recouvert de glace et difficile d’accès, reste un mystère pour la science et en particulier pour les biologistes. De nombreuses missions s’y sont succédé en été, mais peu ont pris le temps d’y rester au fil des saisons pour s’intéresser à la biodiversité qu’il abrite. Grâce à ce formidable soutien de l’État, nous portons l’ambition de repousser les limites de l’exploration scientifique polaire arctique ces trois prochaines décennies », a déclaré Romain Troublé, Directeur général de la fondation dans un communiqué de presse.

Ce projet sera synonyme de collaboration entre de nombreux chercheurs provenant de l’Institut Polaire Français, du CNRS, du CNES, du CEA, ainsi que de l’Institut Alfred Wegener (Allemagne). Différentes disciplines seront aussi réunies puisque la Tara Polar Station accueillera des physiciens, des climatologues, des glaciologues, des biologistes et des océanographes. Cette approche pluridisciplinaire donnera également l’occasion de participer à des marins, des médecins, des artistes ainsi que des journalistes.

Selon Tara Océan, les premiers travaux prévus à bord de la station concerneront les mécanismes du dérèglement climatique en Arctique. Il s’agira également de mieux cerner ses impacts sur le fonctionnement des écosystèmes. Les chercheurs s’intéresseront également à la migration vers l’Arctique des organismes marins ainsi qu’au potentiel d’adaptation aux conditions extrêmes de la vie au sein de cette région.