Dans le vaste bestiaire des animaux qui font fondre Internet, un nouveau prétendant s’impose avec fracas : le mouton à nez noir du Valais. Avec sa laine bouclée, son museau noir de jais et son regard de peluche vivante, cette race ovine venue de Suisse aligne les superlatifs… et les likes.
Une star des alpages suisses
Originaire du Haut-Valais, une région montagneuse de Suisse, ce mouton n’a pourtant pas toujours été sous les projecteurs. Il aurait fait son apparition dès le 15e siècle, élevé à l’origine pour sa viande robuste et sa laine épaisse, adaptée aux rigueurs alpines. Mais entre les maladies comme la tuberculose ou la brucellose, et des tentatives infructueuses de croisement avec des races australiennes, le Nez Noir du Valais a failli disparaître au 20e siècle.
Ce n’est qu’en 1962 que la race est officiellement reconnue, puis intégrée à l’Association suisse d’élevage ovin en 1964. Depuis, elle a fait du chemin — jusqu’à conquérir aujourd’hui les expositions, les réseaux sociaux, et même les cœurs.
Un look de peluche grandeur nature
Ce qui rend ce mouton si irrésistible ? Son apparence à mi-chemin entre un animal de ferme et une mascotte. Il arbore une toison blanche bouclée, un nez noir profond, des taches sombres sur les genoux et les chevilles, et surtout, de majestueuses cornes en spirale. Bref, tout ce qu’il faut pour faire chavirer Instagram et les visiteurs des foires agricoles.
Mais au-delà du look, le Nez Noir est une race massive et solide : jusqu’à 125 kg pour les mâles, 90 kg pour les femelles, avec une taille moyenne de 75 à 80 cm au garrot. Les concours d’élevage sont d’ailleurs très codifiés, à l’image des expositions canines, avec des standards stricts pour juger chaque animal.

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Crédits :fauve meidam/istockUn animal rare, donc précieux
Son charme a un prix. Adopter un mouton à nez noir du Valais peut coûter entre 1 000 et 15 000 francs suisses, soit environ 1 050 à 15 500 euros, selon le pedigree. La race, bien que plus répandue aujourd’hui grâce à des associations comme la Valais Blacknose Sheep Society aux États-Unis, reste encore peu présente en France.
Il arrive parfois que naisse un « spitti », une variation génétique au pelage inversé ou tacheté, ce qui rend l’animal encore plus unique… et souvent plus recherché.
Plus qu’un phénomène de mode ?
Sous ses airs de phénomène de foire, le mouton à nez noir du Valais illustre un phénomène plus large : le renouveau de l’intérêt pour les races anciennes et patrimoniales. C’est aussi un bel exemple de ce que peut produire un élevage respectueux, axé sur la préservation génétique plutôt que sur la rentabilité.
Alors, simple effet de buzz ou vraie star de demain dans les prés ? Une chose est sûre : avec sa bouille inoubliable, le Nez Noir n’a pas fini de faire parler de lui — ni de faire craquer les amateurs de douceur… et de toison.