On en sait un peu plus sur le plus gros marsupial de tous les temps

Crédits : Laurie Beirne

Depuis de nombreuses années les paléontologues s’émerveillent des incroyables dépôts fossilifères du Darling Downs dans le sud-est du Queensland (Australie), qu’ils décrivent comme un « vaste cimetière » abritant d’énormes animaux herbivores et carnivores du Pléistocène (il y a environ 1,6 million à 10 000 ans). Ces animaux géants maintenant éteints comprenaient des marsupiaux surdimensionnés, des reptiles gigantesques et des oiseaux d’une grande envergure.

Notons parmi eux le Megalania (Varanus priscus), le plus grand lézard venimeux ayant jamais vécu sur Terre, le Marsupial « Lion » (Thylacoleo carnifex), le plus féroce de son genre, et le souverain du Pléistocène : le Diprotodon (Diprotodon optatum), le plus gros marsupial – pas moins de 3 tonnes – de la planète. Une récente étude s’est notamment concentrée sur la reconstruction de la paléobiologie et de la paléoécologie du Diprotodon, dans le but de révéler les secrets du « Serengeti australien ».

Le Diprotodon est l’un des premiers animaux australiens décrits sur la base de fossiles. Ces archives indiquent notamment qu’il s’agissait de l’espèce de la plus répandue et l’une des dernières survivantes. L’étude s’est ici concentrée sur les dents de l’animal. Celles-ci peuvent en effet révéler une quantité remarquable d’informations sur les animaux éteints tels que leur régime alimentaire, ou les relations entretenues avec d’autres espèces.

Diprotodon optatum
Crédits : Wikimedia Commons / Nobu Tamura

L’équipe de chercheurs menée par Gilbert Price de l’Université du Queensland s’est ici penchée une incisive supérieure, forant de nombreux échantillons de l’émail externe pour une étude géochimique. La géochimie des sols où poussent les plantes peut en effet être détectée dans les dents d’un herbivore. Si ce signal géochimique particulier varie à l’intérieur d’une dent donnée, ceci implique que l’individu s’est alimenté à travers différentes régions géologiques. Comme les défenses d’éléphant, les incisives avant du Diprotodon n’ont cessé de croître tout au long de sa vie. L’échantillonnage ici prélevé a ici non seulement révélé des changements saisonniers dans la consommation de nourriture et d’eau de l’animal, mais aussi dans les diverses provinces géologiques traversées.

Crédits : Gilbert Price

Ainsi, Diprotodon était un migrant saisonnier, qui suivait sa source de nourriture préférée année après année à travers de vastes régions, se déplaçant sur environ 200 kilomètres environ, du nord au sud, comme beaucoup de mammifères de l’Afrique de l’Est le font aujourd’hui. Et comme ces cousins ​​de l’Afrique de l’Est, le Diprotodon se déplaçait en troupeaux. À ce jour, aucun autre marsupial vivant ou éteint n’est connu pour entreprendre de tels voyages.

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