On vous en parlait déjà dans un article paru le 10 octobre dernier, près de 40 % des cancers seraient dus à une surcharge pondérale. Aujourd’hui, de nouvelles découvertes viennent étayer ces propos : l’obésité activerait une réponse moléculaire aux répercussions métaboliques et physiologiques désastreuses, augmentant les risques de développer un cancer.
L’obésité est la catastrophe sanitaire du XXIe siècle. Responsable de diverses pathologies cardiovasculaires, elle fait partie d’une des premières causes de décès dans le monde. Elle a récemment été incriminée dans le développement de cancer et s’analogue à une épée de Damoclès pour toutes les jeunes générations : l’obésité juvénile aurait été multipliée par dix en 40 ans ! Face à ces constats, les recherches sur les mécanismes mis en jeu dans le développement de cancers s’accélèrent. Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique Cell Metabolism nous révèle les processus biologiques impliqués dans le développement du cancer du sein.
D’après les chercheurs du TUM (Technische Universität München) et de l’Université de Heidelberg (Allemagne), une surcharge pondérale provoquerait une libération incongrue de cytokines, ces molécules de signalisation responsables de la communication intercellulaire, dans le système sanguin. Ce dérèglement accélérerait la division des cellules d’ores et déjà en dégénérescence et favorisait le développement du cancer du sein.
Les scientifiques pointent du doigt l’acetyl-CoA-carboxylase 1 (ACC1), une enzyme indispensable à la synthèse des acides gras. Malheureusement, l’importante production de cytokine engendrée par une conséquente surcharge pondérale en provoque l’inhibition ! Le mécanisme biochimique responsable de la synthèse des acides gras ne peut se poursuivre et laisse l’Acetyl-CoA, un des réactifs du processus, sous sa forme précurseur. Ce dernier modifie par la suite l’expression des gènes impliqués dans la division cellulaire et en provoque le dérèglement intensifié.
Ainsi, ces réactions en chaîne provoquent une accélération de l’activité métastatique et rendent le cancer beaucoup plus agressif. Pour contrer ce phénomène, les scientifiques réussirent à introduire des anticorps spécifiques bloquant la réponse signalétique engendrée par les cytokines. En combinant ce processus avec une inactivation forcée des gènes impliqués dans le dérèglement métastatique, les chercheurs pourront bientôt proposer un nouveau traitement thérapeutique aux individus atteints du cancer du sein.
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