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Doit-on réellement croire aux jeux vidéo d’entraînement cérébral ?

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Crédits : Flickr / A Health Blog

Les jeux vidéo d’entraînement cérébral proposent une multitude de petites activités censées booster nos capacités de logique et de rapidité, mais surtout de mémoire. Doit-on réellement penser que ces jeux sont capables de tenir leurs promesses ?

En 2015, une étude américaine avait comparé les principaux effets sur la mémoire et les fonctions cognitives des jeux en 2D et en 3D. Selon la conclusion, les jeux en 3D permettraient effectivement d’améliorer les propriétés de notre hippocampe, cette zone du cerveau jouant un rôle central dans l’apprentissage, la mémoire ainsi que la navigation spatiale. Qu’en est-il des jeux vidéo de « training cérébral » ?

Le plus connu de ces jeux d’entraînement cérébral a été un véritable succès commercial. En effet, le Programme d’entraînement cérébral du Dr Kawashima vendu par Nintendo en France dès 2006 a fait des émules. Les promesses de ce jeu étaient plutôt attrayantes. Il était question d’effectuer de manière quotidienne des exercices mentaux destinés à muscler la mémoire.

Ces exercices avaient pour mission de stimuler nos capacités de calcul mental, de mémorisation et de logique et promettaient une augmentation des capacités après chaque séance ! Le but était alors de faire baisser notre âge cérébral – une notion relative à l’âge du cerveau – et ainsi éviter (ou retarder) la dégénérescence de ce dernier. Le jeu évoquait par ailleurs que l’âge cérébral idéal était de 20 ans et que le moins bon se situait autour de 80 ans.

Des recherches publiées en 2010 et menées par un groupe d’étude en psychologie français consistaient à réaliser des tests auprès de quatre groupes d’élèves de CM1. Les deux premiers groupes ont joué au fameux jeu de Nintendo durant deux semaines. Le troisième groupe a été orienté sur des jeux de sport cérébral classiques (type Mickey jeux) et le quatrième incarnait le groupe de contrôle.

Selon les résultats, le jeu n’a eu aucun effet concernant la mémorisation de textes portant sur des sujets de géographie et de SVT, mais une amélioration de 19 % a été observée concernant la mémorisation de chiffres. Cependant, ce bénéfice a été observé au niveau des jeux de sport cérébral classiques et non du jeu vidéo.

En réalité, stimuler la mémoire prend du temps et demanderait de la variété. Pour les meneurs de l’étude, les jeux vidéo d’entraînement cérébral auraient un effet quasi nul sur nos performances cognitives :

« Le problème de ces jeux, c’est que les temps de pratique sont courts, quelques minutes par jour, et n’entraînent que des zones du cerveau dédiées à certaines fonctions. Or, pour améliorer une fonction cognitive comme la mémoire, il faut du temps et des sources d’apprentissage variées. C’est bien là tout le problème des jeux d’entraînement cérébral : ils ne font progresser que les activités considérées, pas la mémoire en général », concluait Alain Lieury, un des auteurs de l’étude.

Sources : Science & Vie – Sciences et Avenir