On pourra bientôt détecter la maladie d’Alzheimer des années avant l’apparition des symptômes

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Crédits : pixabay

Un nouveau processus de diagnostic en deux étapes pourrait à terme être capable de détecter avec confiance la maladie d’Alzheimer, plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes.

Alzheimer – la forme la plus commune de démence – touche trois millions de personnes directement et indirectement en France. La maladie est à ce jour incurable. Ceci est principalement dû au fait que les techniques actuelles ne peuvent la détecter que lorsque les plaques amyloïdes se sont formées dans le cerveau. En d’autres termes, lorsque le diagnostic est posé, il est trop tard. L’idée est de pouvoir trouver un moyen de remarquer la maladie le plus tôt possible, dans le but de mettre en place les mesures les plus préventives.

Devancer les premiers symptômes

Nous savons en effet que les premiers changements causés par la maladie d’Alzheimer ont lieu des années plus tôt. On ne remarque pas de symptômes, mais les opérations sont déjà en cours dans l’organisme. Le principal objectif des chercheurs est donc de pouvoir trouver un moyen de détecter ces premiers signes, dans le but d’orienter les recherches de traitements. C’est ce que propose une équipe de l’Université de la Ruhr à Bochum, en Allemagne. Les chercheurs viennent de publier un rapport dans l’édition du mois de mars de la revue Alzheimer and Dementia : Diagnosis, Assessment and Disease Monitoring.

Un test en deux étapes

Chez les patients concernés par Alzheimer, la protéine bêta-amyloïde – présente dans le système nerveux central – ne se replie pas correctement. Cette nouvelle étude s’appuie sur des travaux antérieurs démontrant l’efficacité d’un test sanguin à pouvoir détecter ces protéines amyloïdes mal repliées, et ce avant l’apparition des premiers symptômes majeurs. Ce test avait permis de détecter que dans 71 % des cas, la maladie a un stade asymptomatique, tout en fournissant un diagnostic faussement positif à 9 % des participants. Les résultats étaient donc bons, mais pas assez pour espérer des essais plus larges.

L’idée était donc de pouvoir maximiser le nombre de cas d’Alzheimer correctement identifiés, et de réduire le nombre de diagnostics faussement positifs. En ce sens, les chercheurs ont eu l’idée de reprendre ce test de sanguin pour, dans un premier temps, identifier les personnes à haut risque. Ils ont ensuite ajouté un biomarqueur spécifique à la protéine tau dans le but d’effectuer des tests supplémentaires sur des participants au test précédant et dont le diagnostic avait été vraiment positif (prélèvement de liquide céphalo-rachidien extrait de la moelle épinière).

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Alzheimer touche trois millions de personnes directement et indirectement en France. Crédits : Pixabay

Grâce à la combinaison de ces deux analyses, les chercheurs notent que 87 patients sur 100 ont été correctement identifiés. Ils expliquent également avoir pu réduire le nombre de faux positifs chez des sujets sains à 3 %.

Les chercheurs admettent que la procédure n’est pas très agréable, mais elle pourrait à terme permettre d’optimiser les cohortes de patients pour les essais cliniques. En d’autres termes, les chercheurs pourraient avoir « sous la main » suffisamment de personnes diagnostiquées à un stade précoce de la maladie pour pouvoir tester de nouveaux traitements potentiels. Traitements qui, en cas de diagnostics tardifs, n’auraient pas été efficaces.

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