On parcourait des centaines de kilomètres pour assister aux banquets de Stonehenge

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Crédits : Pixabay

Les récentes analyses de restes de cochons retrouvés près de Stonehenge, en Angleterre, suggèrent que d’immenses banquets se déroulaient il y a près de 5 000 ans dans la région. Et l’on venait de loin pour y assister.

Il est aujourd’hui coutumier de se rassembler dans le cadre d’événements (ou non d’ailleurs), pour festoyer. Mais la pratique n’est pas propre à notre époque. Il y a près de 5 000 ans, certains n’hésitaient pas à parcourir des centaines de kilomètres pour assister à des banquets gigantesques autour de Stonehenge et d’Avebury, en Angleterre. Nous savons même que du cochon rôti était servi. C’est en effet ce que suggère une étude, publiée dans Science Advances et menée par des chercheurs de l’Université de Cardiff.

Des cochons venus des 4 coins de l’île

Ces scientifiques menés par le docteur Richard Madgwick ont récemment analysé la composition chimique de 131 restes de cochons découverts sur quatre sites archéologiques du sud de l’Angleterre – tous à proximité des célèbres mégalithes (Durrington, Marden, Mount Pleasant et West Kennet Palisade Enclosures). Il ressort de ces échantillons que tous les animaux avaient été élevés soit en Écosse, soit au nord-est de l’Angleterre, soit à l’ouest du Pays de Galles. Autrement dit, les animaux venaient de loin. Et ils étaient encore vivants en arrivant.

Ces nouveaux résultats confirment des observations plus anciennes. « On avait analysé des restes de bœufs et des céramiques qui, eux aussi, venaient d’assez loin, explique en effet Cyril Marcigny, co-auteur de l’étude. Et cette fois-ci, les analyses nous donnent une information supplémentaire, car on sait désormais que ces rassemblements avaient lieu en hiver ». On imagine alors ces éleveurs, venus de loin, proposer leurs animaux au menu. Aujourd’hui les choses n’ont guère changé. Lorsque vous êtes invités à manger, il vous arrive parfois d’apporter une contribution, n’est-ce pas ?

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Au Néolithique, on convergeait vers Stonehenge pour festoyer. En témoignent les analyses isotopiques de restes de cochons. Crédits : Université de Cardiff

Des rassemblements préparés avec soin et très festifs

« La découverte la plus surprenante est de voir l’effort fourni par les participants pour qu’ils acceptent de fournir des bêtes qu’ils ont eux-mêmes élevées., relève Richard Madgwick. Il aurait été relativement facile de les acheter à proximité des lieux de fête. Les porcs ne sont pas aussi aptes à se déplacer sur la distance que les bovins et les transporter sur des centaines de kilomètres devait nécessiter un effort monumental ». Pour le chercheur, cela suggère qu’il était probablement spécifiquement demandé que les porcs offerts devaient être élevés par les participants au festin, et non achetés sur place.

« Ces rassemblements pourraient être considérés comme les premiers événements culturels communs de toute l’île, poursuit Madgwick. Des habitants de tous les coins de la Grande-Bretagne descendaient dans les environs de Stonehenge pour partager des repas ». Ces rassemblements étaient sans doute également très festifs. « On sait que Stonehenge est doté d’une acoustique particulière, ajoute Cyril Marcigny. Probablement que les Hommes y jouaient de la musique en plus de manger les cochons qu’ils avaient amenés avec eux ».

Des découvertes qui confirment une fois de plus la place très singulière de ces sites dans les sociétés néolithiques.

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