On ignore pourquoi, mais la cicatrisation des plaies de la bouche est plus performante que celle de la peau

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Crédits : LibreShot

Des chercheurs américains ont comparé la cicatrisation sur plusieurs parties du corps, et ont déterminé que les plaies de l’intérieur de la bouche cicatrisaient jusqu’à trois fois plus vite que celles de la peau.

Par exemple après une chute, une plaie apparaît et celle-ci disparaît généralement après quelques jours. Des chercheurs travaillant sur des solutions pour faciliter la cicatrisation des plaies ont cherché à identifier les molécules entrant dans ce processus. Au sein d’une étude parue dans la revue Science Translational Medicine le 25 juillet 2018, une équipe de chercheurs de l’Institut américain de la santé (NIH) a justement essayé d’en savoir davantage à ce sujet.

Les meneurs de l’étude ont voulu comparer des blessures dans la bouche et sur la peau pour comprendre les mécanismes pouvant permettre une accélération de la cicatrisation. Ainsi, une trentaine de volontaires ont été réunis, à qui l’on a fait de petites plaies dans la bouche et sur le haut du bras. Il s’agissait de mesurer la vitesse avec laquelle ces plaies se résorbaient. Selon les résultats, les plaies de la bouche se sont refermées trois fois plus rapidement que les autres. La vitesse de cicatrisation pour les plaies de la bouche était de 0,3 millimètre par jour, contre 0,1 mm pour les plaies du haut du bras.

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Crédits : Science Translational Medicine / NIH

Néanmoins, les scientifiques ne comprenaient toujours pas pourquoi la cicatrisation des muqueuses buccales était plus rapide. C’est ainsi qu’ils se sont focalisés sur l’expression des gènes au niveau des kératinocytes, ces cellules constituant 90 % de la couche superficielle de la peau et d’autres parties du corps telles que les poils, les cheveux et les ongles – entre autres. En effet, celles-ci permettent la cicatrisation autant au niveau de la bouche qu’en ce qui concerne la peau.

Les chercheurs, désirant savoir pourquoi la vitesse de cicatrisation n’était pas la même selon la localisation de ces cellules, ont fait une découverte intéressante. Des protéines agissant au niveau la régulation de l’expression des gènes étaient davantage présentes dans les plaies au niveau de la bouche.

Plus précisément, quatre principales protéines ont été identifiées : SOX2, PITX1, PITX2 and PAX9. Leur quantité représenterait donc la source de cette différence de vitesse de cicatrisation. Ainsi, les chercheurs espèrent utiliser ces protéines pour faciliter la cicatrisation de blessures au niveau de la peau.

Sources : Sciences et Avenir – Science News

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