On en sait un peu plus sur la future station spatiale chinoise

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Vue d'artiste de la Station spatiale chinoise entièrement assemblée. Crédits : CNSA

L’Administration spatiale nationale chinoise se prépare à lancer 11 missions en deux ans pour construire sa station spatiale. Elle sélectionnera également bientôt une toute nouvelle promotion de taïkonautes.

La Station spatiale internationale (ISS) est aujourd’hui la seule station opérationnelle en orbite. Mais, après une vingtaine de bons et loyaux services, l’heure est bientôt à la retraite. Et c’est une station chinoise baptisée « Tiangong » (Palais céleste) qui va lui succéder.

Peu d’informations ont été distillées depuis l’annonce de la future construction de cette grande station spatiale modulaire chinoise il y a quelques années. Nous savons néanmoins qu’elle pèsera environ 66 tonnes et qu’elle comportera trois modules. Elle devrait également évoluer entre 340 et 450 km d’altitude pendant au moins 10 ans.

La station devrait permettre d’effectuer des expériences scientifiques (astronomie, médecine spatiale, étude de la physique des fluides en microgravité et de la combustion en microgravité, entre autres). Il s’agira également de préparer les équipages chinois aux futurs vols de longue durée.

11 lancements en deux ans

Nous savons désormais que le module central (long de 17 mètres) de la station spatiale chinoise sera lancé au début de l’année prochaine. L’annonce a été faite par Zhou Jianping, concepteur en chef du programme chinois de vols spatiaux humains, en marge d’une conférence politique tenue ce mardi à Pékin. Le tir se fera avec une fusée Long March 5B, déployée avec succès le 5 mai dernier, depuis la base de lancement de Wenchang.

Au total, l’Administration spatiale nationale chinoise prévoit 11 lancements pour achever la construction de sa station vers 2023. Toutes ces missions seront déployées grâce aux lanceurs Long March 5B, Long March 2F et Long March 7, selon Spacenews. En outre, il est visiblement prévu une inclinaison orbitale de la station à environ 43 degrés. De cette manière, la Chine pourra lancer ses équipages depuis la base de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi.

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Le lanceur lourd chinois Longue Marche 5, le 26 juin 2017. Crédits : 篁竹水声/Wikipédia

Nouvelle sélection de taïkonautes

Il est également prévu qu’un nouveau groupe de 18 taïkonautes soit sélectionné en juillet prochain. La plupart seront issus de l’Armée de l’air chinoise mais, pour la première fois, des civils (scientifiques et ingénieurs) pourront également intégrer cette nouvelle promotion. Tous ont été entraînés à effectuer des sorties simulées dans l’espace (en piscine) et à manipuler des outils robotiques retrouvés à bord de la future station.

Les taïkonautes rejoindront la station à bord d’une nouvelle capsule déployée avec le lanceur Long March 5 il y a quelques jours. Le vaisseau sera théoriquement capable de transporter jusqu’à six personnes, ou trois astronautes et 500 kilos de charge utile. Étant donné qu’il est normalement prévu que la station n’accueille que trois astronautes à la fois, avec des rotations prévues tous les six mois, cette seconde option sera sans doute privilégiée.

Enfin, soulignons que si cette nouvelle station est à l’origine chinoise, elle sera également accessible à tout autre pays membre de l’ONU qui souhaiterait mener des expériences scientifiques à son bord.