On a trouvé le bouton « on-off » du sommeil !

Crédits : Olichel / Pixabay

Non, vous ne pourrez pas appuyer sur une partie du corps de votre conjoint pour qu’il se mette immédiatement à dormir ! Cependant, la compréhension du mécanisme biologique remettant à zéro notre horloge interne vient de faire un pas en avant, et cela pourrait déboucher sur un traitement efficace contre certains troubles du sommeil.

D’après une étude publiée dans Nature, une équipe de scientifiques des universités de McGill et de Concordia à Montréal a découvert qu’il existerait un « bouton de réinitialisation » du rythme circadien, autrement dit de l’alternance sommeil-veille. L’étude en question porte ses travaux uniquement sur des souris, mais les scientifiques sont déjà confiants dans l’idée de trouver le même système chez les humains.

On sait déjà que notre horloge biologique repose sur des gènes spécifiques qui peuvent s’exprimer en fonction de la lumière captée par l’œil. Des protéines de période (PER), situées dans les cellules de l’hypothalamus, sont chargées de remettre notre horloge à l’heure. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, ce mécanisme d’activation restait totalement inconnu.

D’après l’étude, un des nombreux mécanismes de la chaîne de réactions biochimiques permettant l’activation de gènes de la synthèse de protéines PER a été clarifié. Il s’agit d’une phosphorylation, c’est-à-dire d’une réaction chimique entre une protéine (nommée eIF4E) et un phosphate. En effet, lorsque les chercheurs ont fait muter sur leurs cobayes le gène responsable de la synthèse de l’eIF4 pour le rendre incompatible avec le phosphate, ils se sont aperçus que ceux-ci ne parvenaient plus à adapter leur rythme circadien.

Les chercheurs en ont conclu que la phosphorylation de la protéine eIF4 enclenchait la réinitialisation de l’horloge interne. Cette découverte pourrait permettre de trouver des traitements contre les troubles du sommeil, ainsi que contre les perturbations liées au décalage horaire, au travail de nuit, à certaines dépressions voire à certaines formes d’autisme.

Sources : Nature, Science & Vie