L’OMS pense savoir d’où vient le COVID-19

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D’après un membre de l’équipe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) chargée d’enquêter sur les origines du COVID-19 en Chine, les fermes d’animaux sauvages retrouvées dans le sud pays sont la source la plus probable de la pandémie.

Fin janvier des chercheurs de l’OMS ont été dépêchés à Wuhan, en Chine, afin d’identifier les origines du COVID-19. Après une douzaine de jours de travail sur le terrain, l’équipe – composée de dix scientifiques internationaux et de cinq experts de l’OMS – nous avait livré ses premières conclusions, écartant l’hypothèse de la fuite du virus d’un laboratoire P4 de la ville, jugée « extrêmement improbable » par les chercheurs.

D’un autre côté, les résultats de cette enquête soutenaient l’idée d’un virus transmis aux humains via un animal hôte intermédiaire. Lui-même, naturellement, aurait donc été infecté au départ par une « espèce réservoir » (probablement de chauves-souris fer à cheval).

Mais alors, quel est cet intermédiaire ? On l’ignore encore, mais nous pourrions connaître le « point de départ » de cette incroyable pandémie.

Les fermes d’animaux sauvages

D’après Peter Daszak, écologiste des maladies à l’EcoHealth Alliance et membre de la délégation de l’OMS qui s’est rendue en Chine cette année, les fermes d’animaux sauvages du pays seraient incriminées.

Interrogé par le site NPR, le chercheur souligne que ces fermes d’animaux sauvages, dont beaucoup se trouvent dans ou autour de la province du Yunnan, dans le sud de la Chine, fournissaient des animaux aux vendeurs du marché de gros de Huanan à Wuhan, où les premiers cas de COVID-19 ont été signalés fin 2019.

Certains de ces animaux sauvages, dit-il, pourraient avoir été infectés par des chauves-souris de la région.

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Le marché de gros de Huanan à Wuhan. Crédits : Eric_Manzi/pixabay

Couper les voies de transmission

Les fermes fauniques font partie d’un projet que le gouvernement chinois promeut depuis une vingtaine d’années pour soutenir les populations rurales. « Ils prennent des animaux exotiques, comme des civettes, des porcs-épics, des pangolins, des chiens viverrins et des rats des bambous, et ils les élèvent en captivité » pour ensuite les vendre sur les marchés, explique le chercheur à NPR.

En février 2020, la Chine aurait également fermé ces fermes, probablement parce que le gouvernement chinois pensait qu’elles pouvaient avoir un lien avec la pandémie. Les autorités auraient ainsi envoyé des instructions aux agriculteurs de la région sur la façon de se débarrasser des animaux, de manière à couper ces possibles voies de transmission, souligne le chercheur.

La prochaine étape, dit Daszak, consistera à déterminer précisément quelle espèce était porteuse du virus parmi ces nombreux élevages d’animaux sauvages. L’OMS devrait publier un nouveau rapport dans les semaines à venir.