Un duo de chercheurs américains a récemment mené une étude portant sur un acide gras en particulier : l’oméga-3. Selon les auteurs, des compléments alimentaires contenant cet acide gras pourraient réduire d’un tiers l’agressivité et donc la violence. Toutefois, il ne s’agirait pas pour autant d’un remède miracle.
Plus d’oméga-3, moins d’agressivité
« Les acides gras oméga-3 constituent une famille d’acides gras essentiels. Elle regroupe des acides gras indispensables, nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, mais que notre corps ne sait pas fabriquer. Ils peuvent néanmoins être fabriqués à partir de leur précurseur s’il est apporté par l’alimentation. », peut-on lire dans une publication de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Selon un duo de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie (États-Unis), des compléments alimentaires qui contiennent de l’oméga-3 pourraient réduire l’agressivité chez ses consommateurs. C’est en tout cas ce qu’ils affirment dans la revue Aggression and Violent Behavior, dont le numéro 78 devrait paraître en septembre 2024.
Les auteurs de l’étude expliquent en effet avoir effectué pas moins de 29 essais randomisés avec pour objectif de mesurer explicitement l’agressivité chez des personnes qui avaient ingéré des suppléments d’oméga-3. Plusieurs comportements ont d’ailleurs été analysés, à savoir la colère, la violence, l’hostilité et donc l’agressivité. Or, les résultats témoignent d’une réduction de 30 % de ce type de comportement grâce à cette supplémentation, et ce, peu importe le sexe ou l’âge des volontaires.
Généraliser la prise de cet acide gras
« Nous concluons qu’il existe désormais suffisamment de preuves pour commencer à mettre en œuvre une supplémentation en oméga-3 afin de réduire l’agressivité chez les enfants et les adultes au sein des hôpitaux, du système carcéral ou encore de la population dans son ensemble. », a déclaré le neurocriminologue Adrian Raine dans un communiqué du 23 mai 2024.
En revanche, il est important d’éviter de considérer les compléments alimentaires à base d’oméga-3 comme une potentielle solution miracle. Il n’en demeure pas moins que les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie ont visiblement obtenu des résultats intéressants qui leur ont permis de penser qu’une généralisation de la supplémentation d’oméga-3 pouvait contribuer à réduire les comportements violents.
Enfin, il faut savoir qu’une autre étude qui allait dans le même sens a été publiée en 2017. Selon des chercheurs de l’Université de Californie à Davis et de l’Université de l’État de l’Ohio, une consommation régulière d’aliments riches en oméga-3 (comme le poisson et les noix par exemple) permettrait au cerveau de fonctionner de manière plus fluide et de réduire les accès d’agressivité.