Le 5 juin, le cosmonaute russe Oleg Kononenko a réalisé un exploit historique en devenant le premier être humain à passer 1 000 jours en orbite autour de la Terre. Cette performance remarquable vient couronner une carrière exceptionnelle pour Kononenko qui avait déjà dépassé le précédent record de séjour spatial détenu par son compatriote Gennady Padalka en février. En battant ce record, Kononenko a déjà fait preuve d’un engagement et d’une endurance exceptionnels dans le domaine de l’exploration spatiale.
Un nouveau record
Ce jalon remarquable, atteint au fil de cinq missions spatiales distinctes, témoigne de la longévité de la carrière d’Oleg Kononenko en tant qu’astronaute. Malgré l’accomplissement de ce record, le cosmonaute n’a pas l’intention de ralentir. Son départ de la Station Spatiale internationale est en effet prévu pour le 23 septembre, ce qui marquera un nouveau chapitre dans son parcours spatial. À ce moment-là, son total de jours en orbite atteindra 1 110 jours, soit environ trois ans complets passés dans l’espace.
Dans une déclaration à l’agence de presse russe TASS, Oleg Kononenko a exprimé sa fierté et son sentiment d’accomplissement pour avoir franchi cette étape importante. Il a décrit la sensation de toucher l’inconnu et d’accomplir quelque chose de nouveau, ce qui renforce sa confiance et sa fierté dans son travail.
Notez que l’astronaute américaine Peggy Whitson détient de son côté le record de la NASA avec 665 jours dans l’espace, une performance impressionnante, mais toujours très en deçà de celle de Kononenko. En ce qui concerne le séjour continu le plus long, les cosmonautes restent en tête. Valeri Polyakov détient le record de 437 jours et 18 heures à bord de la station spatiale Mir au milieu des années 1990. Du côté de la NASA, le record de mission continue est détenu par Frank Rubio. Ce dernier était resté sur la station plus longtemps que prévu en raison d’un problème avec le vaisseau spatial, totalisant 371 jours.
De nombreux effets sur le corps humain
Naturellement, passer autant de temps en orbite expose les astronautes à une série d’effets physiologiques résultant de la microgravité. L’un des principaux défis rencontrés en microgravité est la redistribution des fluides corporels, tels que le sang, qui ont tendance à migrer vers la partie supérieure du corps. Cette redistribution peut entraîner des ajustements inconfortables au niveau du système cardiovasculaire et du système vestibulaire, provoquant parfois des sensations de malaise et de nausée chez les astronautes nouvellement arrivés dans l’espace.
De plus, la microgravité a des effets délétères sur la masse osseuse et musculaire des astronautes. En l’absence de gravité pour exercer une pression sur les os et les muscles, ces tissus ont en effet tendance à s’atrophier progressivement. Les astronautes peuvent alors perdre jusqu’à 1 à 2 % de leur masse osseuse par mois dans l’espace, ce qui peut entraîner une diminution de la densité osseuse et accroître le risque de fractures.
Parallèlement, la perte de densité musculaire peut entraîner une diminution de la force musculaire et de l’endurance, ce qui compromet la capacité des astronautes à effectuer des tâches physiques exigeantes pendant et après leur mission spatiale.
Pour atténuer ces effets néfastes, les astronautes doivent donc suivre un programme d’entraînement physique rigoureux à bord de la station spatiale, comprenant des exercices de résistance, de cardio et de flexibilité. Cependant, malgré ces efforts, certains changements physiologiques persistent et peuvent nécessiter une réadaptation prolongée une fois de retour sur Terre.
Le retour sur Terre d’Oleg Kononenko offrira ainsi une occasion précieuse d’étudier ces effets sur le corps humain. Les données recueillies seront en effet essentielles pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents des adaptations physiologiques à la microgravité et pour améliorer les stratégies de prévention et de réadaptation pour les futurs voyages spatiaux de longue durée.