Après avoir survécu à son approche la plus proche du Soleil il y a quelques jours, la comète Nishimura a été violemment secouée par une éjection de masse coronale qui a brièvement emporté sa queue. L’événement a pu être capturé par un vaisseau de la NASA.
Une lueur verte de passage
Découverte en août par l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura, on a d’abord cru que la comète Nishimura, également connue sous le nom de C/2023 P1, pouvait être un objet interstellaire. Des observations ultérieures ont finalement révélé que la comète provenait probablement du nuage d’Oort. Pour rappel, il s’agit d’un réservoir de comètes et d’autres objets glacés situé bien au-delà de l’orbite de Neptune. Nishimura suivrait une orbite hautement elliptique la faisant entrer dans le système solaire interne tous les 430 ans environ.
Le 12 septembre dernier, la comète avait atteint son point le plus proche de la Terre, s’approchant à moins de 125 millions de kilomètres de notre planète (environ 500 fois la distance moyenne Terre-Lune). Sur les images capturées se révélaient alors une lueur verte caractéristique d’une forte concentration de dicarbone dans le nuage de gaz et de poussière (coma) entourant son noyau rocheux.
Le 17 septembre, la comète avait ensuite atteint sa distance minimale du soleil (environ 33 millions de kilomètres). Les astronomes s’interrogeaient à ce moment-là sur son devenir. En effet, rappelons que ces objets sont composés de gaz, mais aussi de glace et de poussière qui, à l’approche du Soleil, passe à l’état gazeux (sublimation). Ce processus peut provoquer des fissures en surface, conduisant potentiellement à la fragmentation de la comète en plusieurs morceaux.
Finalement, les astronomes ont vite découvert que Nishimura avait survécu. Toutefois, ce n’était que le début de ses péripéties.
Événement de déconnexion
Le 22 septembre dernier, alors que Nishimura commençait à s’éloigner du soleil, il libéra en effet une énorme vague de plasma, ou gaz ionisé, provenant d’une forte explosion de vent solaire. La tempête fut si puissante que la comète s’est retrouvée dépouillée de sa queue (événement de déconnexion). Au même moment, le vaisseau spatial Solar Terrestrial Relations Observatory (STEREO-A) de la NASA était dans le coin pour observer l’objet sur le départ.
Les chercheurs notent que cet effet n’est que temporaire et qu’il est « totalement inoffensif » pour la comète. Après un événement de déconnexion, la queue d’une comète repousse en effet à mesure que davantage de poussière et de gaz sont expulsés de la comète. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Nishimura perd sa queue. Plus tôt en septembre, deux éjections du même genre avaient en effet percuté la comète, provoquant au moins un événement de déconnexion.