Les portulans, ces fascinantes cartes maritimes du Moyen-Age

Avant les outils de navigation modernes, les navires utilisaient des portulans, des cartes nautiques sur lesquelles sont représentés les ports ainsi que de nombreuses indications utiles à la navigation. Par ailleurs, ces cartes étaient parfois de véritables œuvres d’art.

Bon nombre d’entre nous s’ennuient lorsqu’ils observent une carte. Cependant, les portulans sont très souvent spectaculaires et décrivent l’espace maritime comme nous ne le faisons plus aujourd’hui. Utilisés entre le XIIe et le XVIIIe siècle, les portulans étaient élaborés sur des parchemins et ont largement servi aux nombreux navigateurs européens ayant également contribué à leur amélioration après les découvertes effectuées.

Outre les indications de lieux inscrites de manière perpendiculaire le long des côtes, ces cartes maritimes permettent de se repérer sur les océans puisqu’elles matérialisent les lignes de vent (ou de rhumb) comme une sorte de quadrillage. Ainsi, des roses des vents permettent de repérer la route et de déterminer le cap à suivre. Il s’agit donc de cartes très différentes de ce que l’on peut voir habituellement, car réellement destinées à la navigation.

Plus précisément, le portulan se construit de seize lignes de rhumb, de roses des vents, de seize points nodaux et de seize aires de vents de 22° 30. Le tout forme des parallélogrammes, des carrés et des rectangles et cela n’a absolument rien à voir avec les projections cartographiques sur lesquelles apparaissent les méridiens et les parallèles.

Ces cartes nautiques sont généralement déclinées en deux sortes : les portulans basiques comportant simplement les indications de lieux et les informations sur la navigation et les autres qui sont de véritables œuvres colorées et présentant de multiples enluminures et autres dessins artistiques.

Carte des îles Britanniques, de la France et de la péninsule ibérique,
Grazioso Benincasa, 1467
(Crédit image : Bibliothèque nationale de France)

Véritables cartes savantes, les portulans intègrent les progrès de la cartographie comme celles réalisées au niveau les mesures du monde, bien qu’à la base, ces dernières sont élaborées à l’aide d’outils plutôt rudimentaires tels que la boussole, le sextant et l’alidade. Néanmoins, la précision est de mise comme en témoigne la Carte Pisane, qui serait un des tout premiers portulans ne déformant la mer Méditerranée que d’un seul degré, soit 90 kilomètres en comparaison avec la réalité (voir ci-dessous).

(Crédit image : Bibliothèque nationale de France)

Sources : Hérodote — Bibliothèque nationale de France — Eden Saga