oeufs dinosaures
Reconstruction des œufs de Qianlong shouhu . Crédits : NICE Vistudio

Oeufs de dinosaures : des chercheurs annoncent une découverte exceptionnelle

Des paléontologues chinois ont récemment fait une découverte majeure en mettant au jour trois squelettes adultes et cinq nids d’oeufs représentant une nouvelle espèce de dinosaure sauropodomorphe du Jurassique inférieur. Plus important encore, ces fossiles fournissent des preuves solides de l’existence des premiers oeufs coriaces connus.

Plusieurs types de coquilles

Il existe différentes textures et compositions de coquilles d’oeufs chez les animaux, en particulier au niveau des reptiles. On distingue tout d’abord les coquilles dures. Solides et minérales, elles sont principalement composées de carbonate de calcium. Ces oeufs sont courants chez les oiseaux et chez certains reptiles comme les tortues.

On distingue ensuite les coquilles molles. Flexibles, elles ne sont pas minéralisées contrairement aux coquilles dures. On les trouve chez certains reptiles modernes, tels que les lézards et les serpents, ainsi que chez certains mammifères comme les monotrèmes (ornithorynques, échidnés). Ces oeufs sont souvent déposés dans des environnements où la protection contre la dessiccation n’est pas une préoccupation majeure.

Enfin, on distingue les coquilles dites « coriaces ». Elles sont plus épaisses et résistantes que les coquilles molles, mais elles ne sont pas aussi dures que les coquilles d’oeufs typiques. Souvent composées de différentes couches, notamment une couche mamillaire et une couche continue, on les retrouve chez certains dinosaures et reptiles anciens, ce qui nous ramène à cette nouvelle découverte.

Une équipe de chercheurs annonce en effet avoir identifié les plus anciens restes d’oeufs coriaces connus.

Une espèce au long cou

Plus précisément, les paléontologues rapportent la découverte de trois squelettes adultes et cinq couvées contenant des embryons d’un nouveau dinosaure du Jurassique inférieur du sud-ouest de la Chine. L’espèce concernée, désormais baptisée Qianlong shouhu, vivait il y a environ 200 à 193 millions d’années. Il intégrait le groupe des sauropodomorphes qui comprend les dinosaures herbivores à long cou.

Mesurant environ six mètres de long et pesant environ une tonne, cette créature ancienne offre des informations fascinantes sur la reproduction des sauropodomorphes.

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Morphologie squelettique de Qianlong shouhu. Crédits : Fenglu Han et coll/National Science Review
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Couvée d’œufs, œufs et microstructure de coquille d’oeufs de Qianlong shouhu. Crédits : Fenglu Han et coll/National Science Review

Les fossiles, découverts dans la formation de Ziliujing, dans la province du Guizhou, présentent des caractéristiques intéressantes. Les embryons de Qianlong shouhu révèlent en effet des différences notables par rapport aux adultes, telles qu’un crâne plus long et un museau différent.

Des analyses allométriques (méthodes d’analyse statistique qui examinent les relations entre les différentes parties d’un organisme en fonction de leur taille) suggèrent que les adultes étaient bipèdes, tandis que les bébés étaient probablement quadrupèdes.

En ce qui concerne les oeufs, ils étaient relativement gros, avec une coquille calcaire inhabituellement épaisse formée de cônes mamillaires proéminents. Les chercheurs estiment que cette espèce pratiquait probablement la nidification coloniale, un comportement reproducteur similaire à d’autres sauropodomorphes.

La découverte des fossiles de Qianlong shouhu dans la province de Guizhou représente une avancée majeure dans notre compréhension de l’évolution des dinosaures sauropodomorphes et de leurs stratégies reproductives. La mise au jour des premiers œufs coriaces connus, associés à cette nouvelle espèce, offre un aperçu précieux des adaptations évolutives des dinosaures du Jurassique inférieur. Cette découverte ne se contente pas d’enrichir notre connaissance de la diversité des dinosaures, elle met également en lumière les mécanismes complexes de reproduction qui ont permis à ces créatures gigantesques de prospérer pendant des millions d’années. Les caractéristiques uniques de Qianlong shouhu, tant au niveau des squelettes que des œufs, ouvrent de nouvelles perspectives pour l’étude de la paléobiologie des dinosaures et soulignent l’importance des découvertes fossiles dans la reconstitution de l’histoire de la vie sur Terre.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue National Science Review.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.