Une équipe de paléontologues décrit la découverte d’un premier oeuf de dinosaure titanosauridé « ovule in ovo » (ovule dans l’oeuf), mettant en lumière la biologie reproductive de ces anciens géants. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Des oeufs dits « pathologiques » ont été documentés dans les oeufs amniotes d’oiseaux, de tortues et de dinosaures. Ces derniers se présentent sous la forme d’un oeuf dans un autre oeuf, un état connu sous le nom de « ovule in ovo« , ou d’oeufs à plusieurs coquilles supplémentaires, en plus de la couche primaire.
Bien que les oeufs à plusieurs coquilles n’aient été enregistrés auparavant que chez les reptiles et les oeufs d’ovule in ovo chez les oiseaux, il a maintenant été démontré que la première pathologie se produit également chez les oiseaux. Cependant, jusqu’à présent, aucun ovule in ovo n’avait été signalé chez les dinosaures, ni chez aucun autre reptile. C’est désormais chose faite.
Dans une étude publiée récemment, une équipe de chercheurs décrit en effet la découverte de l’une de ces structures provenant d’un nid de dinosaure titanosaure de la formation Lameta, en Inde, près du village de Padlya, au milieu d’une cinquantaine d’autres nids. Cet oeuf contenait donc deux couches de coquille. Si l’espèce n’est pas spécifiée dans l’étude, nous savons qu’un géant nommé Isisaurus évoluait à cette époque dans la région (72 à 66 millions d’années). L’animal mesurait environ dix-huit mètres de long et pesait environ vingt tonnes.
Un style de ponte comparable aux oiseaux
Les reptiles comme les tortues de mer pondent leurs œufs d’un seul coup à partir d’un utérus généralisé. Ces animaux peuvent ainsi déposer jusqu’à des centaines d’œufs au sol en une seule session. À l’inverse, les oiseaux ont développé un utérus spécialisé qui ne pond qu’un œuf unique avant de se mettre au travail sur le suivant.
D’après les auteurs de l’étude, ce que nous montre cette nouvelle découverte, c’est que la morphologie de cet oviducte semblait similaire à celle des oiseaux, ouvrant la possibilité d’une ponte séquentielle d’œufs dans ce groupe de dinosaures sauropodes.
Ces derniers insistent sur le fait que des recherches supplémentaires sont évidemment nécessaires pour tirer des conclusions définitives. Cependant, cette nouvelle trouvaille démontre que cette bizarrerie oologique n’était probablement pas réservée aux oiseaux et que les sauropodes partageaient un comportement reproducteur très similaire à celui des autres archosaures (un clade regroupant les crocodiliens et les oiseaux).