Des odeurs primaires à l’origine de l’intégralité des senteurs ?

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Percevoir les multiples odeurs existantes n’est pas forcement chose aisée et a une part de subjectivité. Cependant, la question que des chercheurs se sont posé il y a trois ans est la suivante : y a-t-il une gamme d’odeurs fondamentales entrant dans la définition des senteurs comme il existe une palette de couleurs primaires ?

Il existe trois couleurs primaires (cyan, magenta et jaune) ainsi que cinq gouts fondamentaux (salé, acide, sucré, amer, umami), si bien que la question de savoir s’il existe des odeurs primaires est pertinente. Le nez humain entre en contact avec des milliards de molécules dont les propriétés olfactives proviennent de nombreuses associations chimiques. Ces molécules sont traitées par les centaines de récepteurs olfactifs humains situés sous la cavité nasale. Ces multiples odeurs ont parfois un qualificatif qui parlent assez peu aux commun des mortels, comme « truffé », « musqué » ou encore « sous-bois ».

En 2014, des chercheurs du Bates College (États-Unis) ont tenté de les définir dans une étude et ont pris comme base L’atlas des odorants (1985) élaboré par Andrew Dravnieks de l’Illinois Institute of Technology (IIT).

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Cet atlas a vu le jour après qu’une centaine de juges ont senti 144 molécules différentes et les ont décrites en piochant dans un panel de 146 qualificatifs tels que poivre noir, érable, miel, vinaigre, rose, lait et bien d’autres. Ces données brutes ont alors été analysées trois décennies plus tard par les chercheurs du Bates College avec l’intention de trouver des liens entre ces 144 molécules odorantes.

Pour y parvenir, les chercheurs ont utilisé la factorisation par matrices non négatives, une méthode d’analyse dont le but est d’extraire les constituants fondamentaux d’un ensemble de données. Cette méthode a fait ressortir une dizaines de grands groupes d’odeurs : boisé, fruité, chimique, mentholé, doux, pop-corn, citron, fragrance, écœurant tendance putride et écœurant tendance ail et oignon.

Selon les chercheurs, les milliards d’odeurs perceptibles par l’homme proviendraient de ces dix groupes sous forme de variations et de nuances. Existe-t-il une véritable « grammaire des odeurs » ? Pour l’instant, rien n’est si sûr, mais la science progresse dans ce sens et pourrait à terme étudier les bases neurales de l’olfaction ou encore impulser le développement de nouveaux parfums.

Sources : Science & VieICI Radio Canada