L’air atmosphérique est rempli de particules et de micro-organismes virevoltant à travers le globe. Ces derniers traversent les océans puis s’éparpillent à la surface des terres continentales. Ce phénomène de dispersion vient d’être pour la première fois quantifié et analysé, on vous en délivre les résultats !
Le voyage maritime entrepris en décembre 2010 par une équipe de chercheurs franco-espagnole nous revient plein de surprise ! C’est à bord du Malaspina et au départ du port de Cadix, en Espagne, que les chercheurs prirent le large. En effectuant un tour du monde océanique, les scientifiques récupérèrent divers échantillons d’eau de mer et d’air atmosphérique pour en analyser la composition. C’est en août dernier que les résultats furent publiés dans un article de la revue scientifique Nature Communications, ils nous révèlent qu’une importante quantité de micro-organismes traversent actuellement les mers.
L’analyse des prélèvements atmosphériques effectués pendant la traversée affiche une biodiversité sans précédent ! Près de 99 000 micro-organismes unicellulaires s’établiraient dans 1 mètre cube d’air : 67 000 organismes procaryotes, dont l’information génétique vaque dans l’espace intracellulaire, et 32 000 eucaryotes, où l’information génétique est quant à elle renfermée dans un noyau. Ces chiffres impressionnants semblent dérisoires en comparaison avec l’atmosphère terrestre où près de 180 000 bactéries et 240 000 spores de champignons peuplent 1 mètre cube d’air, mais restent tout de même inattendus dans un milieu considéré jusqu’alors comme très pauvre en vie.

Parmi les micro-organismes retrouvés, 25% de ceux identifiés étaient d’origine marine tandis que 42% avaient une origine terrestre. Les scientifiques découvrirent une forte densité de vie dans les océans du Pacifique et de l’Atlantique du nord, due à une forte exposition aux poussières sahariennes riches en micro-organismes. Bien évidemment et comme ils l’avaient présagé, la densité microbienne décroit en s’éloignant des côtes puis croit de nouveau à l’approche d’îles étapes dans la traversée océanique microbienne. Ils observèrent la présence d’une vie microbienne, même à 4 000 km de distances des côtes.
L’expédition Malaspina apporte de nouvelles connaissances et questionne les scientifiques quant aux voies de dispersion microbienne à l’échelle planétaire. Ils tentent maintenant d’identifier l’existence possible ou non de chemin de traverse préférentiel et la responsabilité des îles face à ce phénomène.
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