De récentes données fournies par la mission New Horizons laissent penser qu’un océan de neige fondue se cacherait sous le désormais célèbre « coeur » de Pluton, plus précisément sous son lobe gauche, appelé la plaine Spoutnik.
Pluton a beau avoir perdu son statut officiel de planète, elle n’en reste pas moins l’un des corps les plus fascinants du Système Solaire. De nouvelles données suggèrent que son coeur, rendu célèbre il y a quelques mois par la sonde New Horizons, et plus particulièrement son lobe gauche – la plaine Spoutnik – un long bassin de 1000 kilomètres de large recouvert d’azote gelé, abriterait un océan sous-terrain constitué d’eau partiellement liquide dont la consistance serait celle de la neige à moitié fondue.
Pour en arriver à de telles conclusions, les chercheurs ont étudié la relation de Pluton avec sa plus grosse lune, Charon, qui fait constamment face à ce cratère en forme de coeur, probablement formé suite à une collision avec un corps stellaire d’un diamètre de près de 200km. Le cratère se trouve ainsi directement sur l’axe de marée reliant les deux corps; une position particulière qui laisse à penser que le bassin aurait pu subir une anomalie de masse positive. Le champ gravitationnel de Charon attire en effet vers elle les parties les plus denses de Pluton auxquelles elle fait face. Charon fait justement face à ce bassin gigantesque, qui devrait avoir une masse plus faible que le reste de la surface de Pluton.
En modélisant le bassin et en simulant l’impact d’un astéroïde similaire au responsable de ce cratère, les chercheurs se sont rendu compte que suite à l’impact, le bassin avait été partiellement rempli par de la glace d’azote. Cette couche de glace ajoute une certaine masse au bassin, mais elle ne suffit pas à justifier la masse positive de « coeur » de Pluton. Le reste de cette masse pourrait donc être généré par un océan d’eau liquide sous la surface de la planète naine. Les estimations suggèrent que pour atteindre une telle anomalie de masse positive, le « coeur » devrait abriter un océan liquide, situé à environ 200 kilomètres sous la surface de Pluton et profond d’une centaine de kilomètres, qui resterait parfaitement liquide parce qu’il contiendrait de l’ammoniaque.
Cette conclusion incroyable pourrait ainsi nous aider à mieux comprendre la composition et de l’évolution thermique de Pluton, mais pourrait aussi avoir de profondes répercussions sur le reste du système solaire. « Il y a des milliers d’autres objets de la taille de Pluton dans le Système Solaire », souligne James Keane, l’un des auteurs de l’étude, « et si Pluton a un océan, alors cela pourrait signifier que les océans abondent dans le système solaire et peut-être ailleurs ».
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