The Ocean Cleanup, une organisation à but non lucratif connue pour ses efforts visant à nettoyer les océans de nos déchets, s’attaque désormais au vortex de déchets du Pacifique nord, une énorme masse d’ordures située dans l’océan Pacifique entre Hawaï et la Californie. Pour plus d’efficacité, le système de récupération sera « boosté » par un système de propulsion.
En 2013, Boyan Slat (dix-huit ans à l’époque) abandonnait ses études en ingénierie aéronautique pour lancer un projet nommé « The Ocean Cleanup ». Le principe : déployer des filets de 600 mètres de long en forme de « U » sur trois mètres de profondeur dans le but de recueillir un maximum de déchets humains dans les océans. Une fois les conteneurs pleins, les plastiques sont ensuite traités pour être recyclés.
Depuis une semaine, le dispositif se concentre sur vortex de déchets du Pacifique nord (Great Pacific Garbage Patch, GPGP). Sous l’effet de la rotation terrestre, les courants marins forment des gyres océaniques. Ces énormes tourbillons, qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord, ont alors tendance à piéger les déchets plastiques à l’intérieur. Le GPGP, au moins trois fois plus grand que la France, est l’un de ces gyres.
Un système de propulsion
Depuis son développement en 2013, l’Ocean Cleanup Project a bénéficié de nombreux ajustements. À l’origine, l’idée était d’ancrer une barrière flottante massive en forme de U capable de profiter des courants océaniques, des vagues et du vent pour créer un différentiel de vitesse avec les déchets plastiques, permettant ainsi de les ramasser.
Cependant, les tests de cette approche dans le Great Pacific Garbage Patch ont montré que la conception n’était pas très efficace. Le système avait en effet du mal à maintenir les vitesses nécessaires pour ramasser les déchets.
Récemment, les chercheurs ont ajouté un énorme parachute visant à ralentir la barrière pour maintenir une vitesse constante. Finalement, l’équipe a maintenant abandonné l’idée d’un système passif en faveur d’un système propulsé. Concrètement, un navire avec équipage se place désormais à chaque bout de la barrière en forme de U (800 mètres de long) dans le but de la remorquer dans l’eau à une vitesse constante de 1,5 nœud (environ 2,78 km/h). L’autre avantage de cette approche est que le système peut être dirigé vers des zones à forte concentration de déchets.

Appelée Jenny, cette conception est décrite comme le premier système à grande échelle du projet Ocean Cleanup. Elle subira plus de 70 tests distincts à l’intérieur de ce vortex de déchets au cours des soixante prochaines semaines. Grâce à ces tests, l’équipe prévoit non seulement de valider l’efficacité de la conception, mais aussi de démontrer son impact environnemental limité. À terme, The Ocean Cleanup aspire à réduire de 90 % les plastiques flottants dans les océans d’ici 2040.
Enfin, rappelons que l’organisation dispose également de plusieurs embarcations capables de s’attaquer aux problèmes de pollution plus en amont, directement dans les rivières.