Afin d’étudier comment interviennent les modifications liées à la voix avec l’âge, des chercheurs sont parvenus à observer comment les muscles du larynx bougent en temps réel, en plaçant des volontaires dans un appareil d’IRM dont la technique de capture d’images a été perfectionnée.
Aaron Johnson est un bio-ingénieur et professeur au Beckman Institute dans l’Illinois (États Unis) qui est passionné, et même fasciné par les sons qu’est capable de produire le corps humain. « Le fait que nous puissions produire toutes sortes de sons et que nous puissions chanter est tout simplement fantastique pour moi. Les sons sont produits par les vibrations de deux tout petits morceaux de muqueuse. C’est pourquoi j’ai dédié ma vie à étudier ce phénomène que je trouve tout bonnement incroyable », s’enthousiasme t’il.
Mais même si ce ne sont que « deux tout petits morceaux de muqueuse » qui produisent les sons, l’ensemble du mécanisme est bien plus complexe, mobilisant une centaine de muscles pour le simple fait de chanter, ou tout simplement parler. Passionné par la voix, Aaron Johnson est aussi très intrigué par les modifications et le déclin de celle-ci avec l’âge, et aimerait à terme contrer ce déclin. « Le système neuromusculaire et le larynx changent et s’atrophient avec l’âge, ce qui contribue à de nombreux déficits comme une voix faible, tendue, ou voilée. Je m’intéresse particulièrement à comment ces modifications surviennent, et si un éventuel entraînement vocal peut inverser ces effets », explique-t-il. Mais pour cela, « j’ai besoin de pouvoir regarder comment les muscles du larynx bougent en temps réel. »
Grâce au perfectionnement de la technique d’IRM (imagerie par résonance magnétique), notamment sur la rapidité de capture d’images, Aaron Johnson et son équipe ont pu observer ces mécanismes de plus près. « Habituellement, l’IRM fournit environ 10 images par seconde, mais nous sommes désormais capables de capter 100 images par seconde. Le tout sans sacrifier la qualité des images. Cette imagerie dynamique est particulièrement utile pour étudier à quelle vitesse la langue bouge par exemple ».
Ainsi, ils ont demandé à plusieurs volontaires de s’installer dans un appareil d’IRM et d’y parler, ou chanter, afin d’étudier comment les muscles bougent en temps réel. Des résultats saisissants qui aideront le bio-ingénieur dans sa quête de compréhension totale du phénomène, et pour parvenir un jour à contrer le déclin de la voix.
Observez ici les images étonnantes d’un volontaire placé dans l’appareil d’IRM, et qui s’amuse à chanter ironiquement « If I Only Had a Brain» (traduisez : si seulement j’avais un cerveau), chanson tirée du film « Le magicien d’Oz ».
Sources : Wiley Online Library, S&A