Une équipe d’astronomes rapporte avoir détecté une supernova seulement trois heures après le début de l’explosion et c’est une première.
Les supernovae — à savoir l’explosion d’une étoile en fin de vie — ne sont pas rares, mais vraiment imprévisibles. L’explosion est telle que pendant un temps, l’étoile se met à briller plus vivement qu’une galaxie composée de centaines de milliards d’étoiles entière. Parce qu’elles sont imprévisibles, il est extrêmement rare de pouvoir détecter ces explosions avant qu’elles n’aient plusieurs jours. Mais il arrive parfois que les astronomes et leurs télescopes scrutent une portion du ciel au bon endroit, au bon moment. Cette fois-ci, c’était la bonne… ou presque. Une équipe d’astronome rapporte la détection d’une explosion survenue dans la galaxie NGC 7610, située à environ 160 millions d’années-lumière de la Terre.
« Nous avons immédiatement su que ce que nous avions entre les mains était vraiment unique », a déclaré à l’AFP Ofer Yaron, de l’Institut Weizmann des Sciences en Israël et coauteur de l’étude publiée dans la revue britannique Nature Physics. L’événement a d’abord été capturé par un télescope de l’observatoire du mont Palomar en Californie qui balayait le ciel au bon endroit et au bon moment. Repérant l’événement, l’astronome japonais Koichi Itagaki a immédiatement donné l’alerte, invitant plusieurs de ces collègues à pointer leurs instruments sur le phénomène. Ofer Yaron et son équipe ont ensuite rassemblé et analysé toutes les données recueillies.
Précisions que l’explosion « n’a pas eu lieu il y a trois heures », mais a été détectée trois heures seulement après son apparition dans le ciel nocturne. Jusqu’à présent, le fait « d’attraper » une supernova ne serait-ce qu’une semaine après l’explosion était considéré comme un exploit et une chance inouïe. C’est dire. Cette étoile massive se mit à brûler ce qui lui restait de carburant avant de mettre fin à ses jours dans une explosion cataclysmique. La supernova observée était si jeune que les astronomes ont pu observer des débris rejetés par l’étoile avant sa mort tout au long de sa dernière année de vie. Ces matériaux formaient une coquille dense enfermant l’étoile.
En observant une supernova — ici une supernova de type II — quelques heures seulement après qu’elle n’explose, les scientifiques obtiennent ainsi une rare occasion d’examiner les conditions cosmiques entourant une étoile juste avant qu’elle ne meure. Selon les chercheurs, cette découverte laisse supposer que l’étoile – une supergéante rouge – était devenue instable avant l’explosion qui marque définitivement sa fin. Cette analyse permettra aux chercheurs de mieux appréhender les processus impliqués dans le cadre des préparatifs de ces explosions gigantesques.