Une analyse des données du satellite TESS a révélé quelque chose d’étrange. Dans un système à deux étoiles, l’une des deux semble éclipsée régulièrement par un objet inconnu. Les chercheurs soupçonnent la présence d’un gros astéroïde ou peut-être même d’une petite planète libérant un nuage de poussière.
Mis en orbite au mois d’avril 2018, TESS (abréviation de Transiting Exoplanet Survey Satellite) avait la lourde charge de succéder à Kepler, à l’origine des deux tiers des découvertes d’exoplanètes réalisées à ce jour. Malgré la pression, le satellite s’en est plutôt bien sorti avec plus de 170 nouveaux mondes officiellement recensés, quand plus de 4 700 attendent d’être confirmés.
Tout comme Kepler avant lui, TESS utilise la méthode du transit pour mener à bien sa mission. Pour rappel, celle-ci consiste à déceler de faibles et régulières baisses de luminosité stellaire régulières, témoignant le plus souvent de passages répétés de planètes entre l’observateur (TESS) et l’étoile hôte.
Des astronomes examinant les données du satellite sont ainsi tombés sur un nouvel objet appelé TIC 400799224 qui semblait fluctuer en luminosité. TIC 400799224 semble être un binaire stellaire, ou deux étoiles en orbite l’une autour de l’autre séparées par environ 300 UA (1 UA étant la distance moyenne entre la Terre et le Soleil).
Planète mineure ou gros astéroïde ?
L’équipe ne sait toujours pas laquelle de ces deux étoiles héberge l’objet mystérieux provoquant les baisses de luminosité. Nous savons simplement que la gradation est régulière et se produit environ tous les 19,77 jours, tandis que la durée, l’intensité et la forme de ces creux varient énormément. D’après les chercheurs, cette gradation irrégulière laisse à penser que cet « objet mystérieux » pourrait être un nuage de poussière émis sporadiquement suite à la désintégration d’une petite planète ou d’un gros astéroïde proche.
Ce ne serait pas une première. En revanche, tous les exemples précédents impliquaient des étoiles beaucoup plus faibles et moins massives que TIC 400799224. Par ailleurs, les creux de luminosité étaient beaucoup plus faibles et plus réguliers. Aussi, pour l’heure, la nature de cet objet reste inconnue. Cependant, vous pourriez peut-être aider.
Avec une magnitude de 12,6, le système TIC 400799224 est en effet suffisamment brillant pour être visible pour des télescopes d’arrière-cour de taille modeste. Selon les auteurs, les intéressés pourraient donc enregistrer des transits ultérieurs pouvant atteindre 25 % de profondeur, ce qui pourrait permettre de compléter les données professionnelles pour suivre l’évolution de la situation. Malheureusement, l’objet se trouve trop au sud pour être vu depuis les latitudes nord. Autrement dit, ne sont concernés que les habitants de l’hémisphère sud.