Selon l’ONU, aucun des objectifs fixés il y a 10 ans pour sauver la Terre n’a été atteint

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Il y a dix ans, nous avons fixé vingt objectifs pour sauver notre planète. Selon un groupe d’experts de l’ONU, nous les avons tous manqués.

En 2010, 190 États membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont adopté le Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique. Il s’agit d’un cadre d’action décennal de tous les pays et autres parties prenantes visant à limiter les dommages infligés au monde naturel.

À cette occasion, vingt objectifs ambitieux, mais jugés réalistes, avaient été adoptés. Parmi eux figuraient l’élimination progressive des subventions aux combustibles fossiles, la limitation de la perte d’habitat ou encore la protection des stocks de poissons par exemple. Malheureusement, dans son dernier Global Biodiversity Outlook (GBO) publié ce mardi, l’ONU a déclaré qu’aucun de ces objectifs ne serait atteint avant la fin de l’année.

Quelques progrès, mais pas suffisamment selon l’ONU

Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique, a déclaré à l’AFP que le monde prenait peu à peu conscience de l’importance de la nature.

« La situation avec le COVID a démontré très clairement que la déforestation, et l’empiètement humain dans la nature de manière plus générale, ont un impact sur notre vie de tous les jours« , a-t-elle déclaré. « Le public a réalisé que l’espèce la plus dangereuse, c’est nous, les êtres humains, et qu’eux-mêmes doivent jouer un rôle et faire pression sur l’industrie pour qu’elle change« .

Certains progrès ont également été réalisés au cours de la dernière décennie. Le GBO souligne, par exemple, que le taux de déforestation a diminué d’environ un tiers par rapport à la décennie précédente. La période de vingt ans depuis 2000 a également vu une augmentation de 5% des aires protégées (de 10% à 15% des terres). Dans les océans, ces aires protégées ont également plus que doublé, passant de 3% à 7% actuellement. Néanmoins, ce n’est pas encore suffisant.

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« Nous devons reconnaître que nous sommes dans une urgence planétaire »

Le rapport souligne la prévalence toujours continue des subventions aux combustibles fossiles, que les auteurs estiment encore à environ 500 milliards de dollars par an.

David Cooper, l’auteur principal de l’évaluation du GBO, a déclaré que des segments de la société avec leurs « intérêts acquis » empêchaient encore les gouvernements de réduire le soutien à l’industrie polluante.

Réagissant à l’évaluation de l’ONU, Andy Purvis du Département des Sciences de la Vie du Musée d’Histoire naturelle de Grande-Bretagne a déclaré qu’il était « choquant » que le monde soit sur le point de rater ces vingt objectifs de protection de la nature. « Nous devons reconnaître que nous sommes dans une urgence planétaire« , a-t-il déclaré.

L’évaluation décrit également certaines voies pour inverser la tendance jusqu’en 2030. Il sera notamment nécessaire de transformer notre système alimentaire, à savoir réduire la surconsommation et le gaspillage de la nourriture, mais également se tourner vers une alimentation plus végétale pour limiter l’utilisation excessive des terres.

Pour rappel, un rapport du WWF soulignait il y a quelques jours que les populations d’animaux sauvages avaient chuté de plus des deux tiers en moins de cinquante ans. Les chercheurs en appelaient également à de profonds changements systémiques, mais aussi dans les mentalités, afin que l’Homme et la Nature puissent enfin cohabiter de manière durable.