Le nuage radioactif qui a traversé la France en octobre viendrait bien de Russie

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Le nuage radioactif qui survolait la France en octobre dernier venait bien de la Russie. Une concentration très élevée de ruthénium-106 avait effectivement été détectée fin septembre dans le sud de l’Oural, la région suspectée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) comme étant à l’origine de la fuite.

Plus tôt ce mois-ci, l’agence française de sécurité nucléaire déclarait avoir enregistré une hausse de la radioactivité dans la région située entre la Volga et les montagnes de l’Oural, après un accident suspecté impliquant du combustible nucléaire ou la production de matières radioactives. La société russe Rosatom, contrôlée par l’État, avait alors affirmé qu’il n’y avait pas eu de fuite de radiation dans ses installations. Cinquante jours après, la Russie reconnaît finalement qu’une concentration « extrêmement élevée » de ruthénium-106 a été détectée entre le 25 septembre et le 1er octobre sur son territoire.

Selon l’agence météorologique russe Rosguidromet, la concentration la plus élevée a été enregistrée à Arguaïach, un village du sud de l’Oural situé à 30 kilomètres du complexe nucléaire Maïak, excédant de 986 fois les taux enregistrés le mois précédent. Le composé radioactif a ensuite été détecté au Tatarstan puis dans le sud de la Russie, avant de se propager dans tous les pays européens, dont le sud-est de la France. Les agences de sûreté européennes se veulent néanmoins rassurantes. « Parmi les produits de fission, le ruthénium-106 fait partie des moins disponibles pour l’absorption par les plantes », garantit l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français.

Maïak, dans la région de Tcheliabinsk, a été le théâtre d’au moins deux des plus grands accidents radioactifs enregistrés en Russie. En 2004, il a notamment été confirmé que des déchets étaient déversés dans la rivière locale. Les régulateurs nucléaires assurent aujourd’hui que ce n’est plus le cas, mais les militants antinucléaires restent perplexes compte tenu du niveau de secret d’État. Le groupe de pression environnementale Greenpeace a par ailleurs annoncé qu’il demanderait au bureau du procureur général de la Russie d’enquêter sur « une possible dissimulation d’un accident radiologique » et de vérifier si la santé publique était suffisamment protégée.

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