De nouvelles recherches menées au fond de l’océan austral ont permis d’identifier plusieurs nouvelles espèces de crinoïdes. Jusqu’à présent, une seule de ces étoiles de mer à plumes était connue en Antarctique.
D’étranges créatures anciennes
Les crinoïdes, également appelés lys de mer ou étoiles de mer à plumes, sont des organismes connus pour leur corps en forme de calice, généralement fixé à un long pédoncule ou attaché à un substrat. Ces animaux possèdent également une série de bras ramifiés qui ressemblent à des plumes, d’où leur nom.
Les crinoïdes ont une histoire évolutive qui remonte à l’ère paléozoïque (environ 500 millions d’années). De nos jours, certains ressemblent d’ailleurs encore beaucoup à leurs ancêtres fossilisés, ce qui leur a valu le surnom de « fossiles vivants ».
La plupart de ces créatures vivent fixées à des substrats tels que les fonds marins, les rochers ou les coraux. Certains sont néanmoins capables de se déplacer lentement en utilisant leurs bras. Pour se nourrir, les crinoïdes les déploient, ce qui leur permet de capturer de petites particules de nourriture, telles que des planctons et des débris en suspension. Ces derniers sont ensuite transportés le long des bras jusqu’à la bouche située au centre du calice.
Huit nouvelles espèces australes
On dénombre aujourd’hui environ 600 espèces de crinoïdes connues réparties dans les eaux du monde entier, depuis les eaux peu profondes près des côtes jusqu’aux profondeurs abyssales. Avant cette découverte, on pensait cependant que l’océan austral, qui entoure l’Antarctique, ne supportait qu’une seule espèce, nommée Promachocrinus kerguelensis. Une nouvelle campagne de recherche, couplée à des analyses ADN, en a finalement révélé quatre nouvelles espèces détaillées dans la revue Invertebrate Systematics.
Intrigués par leurs découvertes, les chercheurs ont ensuite examiné à nouveau les spécimens capturés dans la région entre 2008 et 2017 que l’on pensait représenter l’espèce P. kerguelensis. Ces analyses ont finalement permis de découvrir quatre nouvelles espèces supplémentaires, portant le total à huit.
L’une d’elles, baptisée « étoile de mer à plumes fraise de l’Antarctique » (ou Promachocrinus fragarius), tire son nom du noeud en forme de fraise sur son corps (visible en photo d’en-tête) à partir duquel des appendices appelés cirres font saillie et ancrent l’animal au fond marin.
Toutes ces créatures vivent à des profondeurs allant d’environ cent à mille mètres et sont principalement circum-antarctiques, à l’exception notable de deux d’entre elles. L’une (P. wattsorum) est limitée aux îles du Prince Édouard dans l’océan Indien subantarctique. Une autre (P. vanhoeffenianus) n’est également connue que dans la mer de Davis.