Nouvelle-Zélande : une région désire éradiquer les hérissons de son territoire

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Crédits : Calle Eklund / Wikipedia

Dans un peu plus d’un mois débutera un programme d’élimination du hérisson en Nouvelle-Zélande. Importée au XIXe siècle par les colons britanniques, cette espèce invasive pose aujourd’hui problème. En effet, les hérissons sont une véritable menace pour d’autres espèces.

En guerre contre les hérissons

Les hérissons (Erinaceus europaeus) sont en déclin dans certaines zones du globe comme l’Europe. En revanche, ils ont tendance à se multiplier grandement en Océanie et plus particulièrement en Nouvelle-Zélande. Comme l’expliquait le quotidien local The Timaru Herald dans un article du 29 mars 2021, un programme d’élimination du hérisson débutera d’ailleurs en juillet 2021. Il concernera 2 300 hectares du district de Mackensie, dans le centre de l’île du Sud. Les autorités compétentes placeront des pièges, du poison et organiseront des battues.

L’organisation Te Manahuna Aoraki est à l’origine de cette initiative. Elle se donne une année entière pour venir à bout des hérissons. Il faut dire que dans la région, cette espèce invasive importée par les colons britanniques au XIXe siècle n’a absolument aucun prédateur. Ils représentent donc une menace pour de nombreuses autres espèces.

En effet, les hérissons mangent une quantité astronomique d’œufs d’oiseaux, de lézards ou encore de criquets endémiques. Ils privent également de nourriture les kiwis, ces oiseaux emblématiques de la Nouvelle-Zélande qui nichent au sol, car incapables de voler. À terme, Te Manahuna Aoraki désire transformer pas moins de 300 000 hectares de cette région en zone sans hérisson.

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Crédits : 7854 / Pixabay

Un animal à l’origine très apprécié

Sur l’île du Nord, l’espèce Erinaceus europaeus a été inscrite sur la liste des animaux nuisibles et destructeurs par le conseil municipal d’Auckland et a donc rejoint les indésirables rats, opossums et autres hermines. Il n’est donc pas exclu que dans un avenir plus ou moins proche, d’autres programmes d’élimination du hérisson voient le jour à divers endroits du pays.

Le chercheur local Nick Foster est l’auteur d’une étude sur laquelle se base le programme qui sera mis en place dans le district de Mackensie. Celui-ci a évoqué une certaine barrière psychologique souvent présente lorsqu’il est question de l’éradication des hérissons. Il explique : « Ils occupent depuis longtemps une place spéciale dans le cœur des Néo-Zélandais Pākehā, le groupe ethnique descendant des immigrants et des colons européens. Ils ont été introduits très délibérément, pour leur rappeler les jardins de chez eux.« 

Enfin, les hérissons ne sont pas les seules cibles des Néo-Zélandais. En effet, le pays ambitionne de venir à bout de l’ensemble de ses prédateurs invasifs d’ici à 2050. Après les hérissons, les prochains sur la liste sont les chats sauvages dont la traque est particulièrement compliquée.