Le cyclone Gabrielle, qui a durement frappé l’île du Nord de Nouvelle-Zélande en février 2023, aura permis la découverte de plusieurs fossiles datant d’environ 80 millions d’années. De quelles créatures marines peuvent-ils provenir ? Les paléontologues ont quelques idées.
Des fossiles révélés par un cyclone
Gabrielle, un cyclone tropical particulièrement violent, avait dévasté l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande entre le 12 et le 16 février 2023. Il s’agit de la tempête la plus meurtrière à avoir frappé le pays depuis 1968, tuant pas moins de onze personnes. Dans les montagnes, les ruisseaux et les rivières se sont également rapidement transformés en torrents déchaînés, délogeant des milliers de rochers postés depuis des millions d’années. Il est alors très vite apparu que l’un d’entre eux abritait deux vertèbres fossiles.
Les restes ont plus précisément été découverts dans la forêt de Maungataniwha. Connue pour être l’un des derniers refuges de nombreuses espèces de plantes et d’animaux indigènes menacées de la région, cette forêt se présente également comme l’épicentre de la paléontologie néo-zélandaise. C’est notamment ici, au milieu des broussailles, que le premier dinosaure de Nouvelle-Zélande a été découvert en 1975. À l’époque, une certaine Joan Wiffen était tombée sur un os qui avait ensuite été identifié comme étant un fragment de fémur. Il appartenait à un théropode, un groupe de carnivores bipèdes comprenant des espèces célèbres comme le T-Rex. La découverte avait alors confirmé la présence de dinosaures dans la région.
Des restes de reptiles marins
Les paléontologues pensent que ces deux nouvelles vertèbres fossiles, découvertes pour la première fois en mars, pourraient appartenir à un spécimen d’Elasmosaurus. Il s’agit d’un ancien plésiosaure. Ces reptiles marins, qui vivaient il y a environ 80 millions d’années pendant la période du Crétacé supérieur, étaient caractérisés par un long cou flexible, un corps massif et des nageoires en forme de pagaie. Ils mesuraient en moyenne environ dix à douze mètres de long.
Petit point amusant : lors de la découverte initiale de ce reptile dans les années 1870, le paléontologue Edward Drinker Cope avait inversé l’ordre des vertèbres du cou et de la queue, créant une représentation incorrecte de l’animal.


Les chercheurs ont également identifié une autre vertèbre fossilisée qui pourrait provenir d’un mosasaure. Ces grands prédateurs marins, dont certains pouvaient dépasser les quinze mètres de long, faisaient partie du groupe des squamates qui comprend également les lézards et les serpents actuels. Des fossiles de mosasaures (des dents fossilisées et une mâchoire partielle) avaient déjà été trouvés dans la région en 2015. Cependant, ils sont relativement rares.