En quoi cette nouvelle technique de captage de CO2 dans l’eau de mer peut-elle se révéler intéressante ?

mer océan
Crédits : IakovKalinin / iStock

Récemment, des chercheurs américains ont détaillé une nouvelle méthode pour capturer le CO2 dans l’eau de mer. Or, cette technique diffère de celles qui existent déjà, et qui sont généralement complexes et assez onéreuses. Néanmoins, les scientifiques estiment que leur concept pourrait seulement jouer un rôle à l’échelon local dans l’inversement du processus d’acidification des océans.

Une technique « à contre-courant »

Évoquons tout d’abord le fait que les projets de capture de carbone actuels se focalisent principalement sur l’élimination du CO2 dans l’air. Il faut dire que ce même dioxyde de carbone continue inexorablement de s’accumuler dans l’atmosphère terrestre. Par ailleurs, il est utile de rappeler qu’à l’échelle mondiale, les premiers « puits » de CO2 sont les océans qui absorbent entre 30 à 40 % des émissions provenant des activités humaines. Forte de ce constat, une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a détaillé un nouveau système de capture de CO2 dans un communiqué du 16 février 2023. Or, cette méthode est très différente de celles déjà existantes.

Les techniques permettant actuellement de capter le CO2 dans l’eau de mer se basent sur une pile de membranes sur laquelle est appliquée une tension à un flux d’alimentation. Ainsi, les bicarbonates se trouvant dans l’eau se convertissent en molécules de dioxyde de carbone avant leur élimination. Cependant, ce genre de méthode s’avère complexe et a surtout un certain coût.

L’idée développée par les scientifiques du MIT consiste à laisser de côté les membranes pour s’appuyer sur une réaction réversible sur les électrodes. Ces dernières génèrent alors des protons permettant d’acidifier l’eau de mer. Ensuite, les bicarbonates dissous sont convertis en CO2 dit moléculaire qu’il devient possible de capter sous vide. Finalement, l’eau poursuit son chemin vers un second système dont l’objectif est de la rendre alcaline avant son rejet en mer.

station capture CO2 mer
Crédits : MIT

Un rôle utile face au CO2, mais limité

Ce type de méthode ne devrait pas avoir une grande influence en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. En revanche, les chercheurs estiment que cela pourra se montrer utile dans le but d’inverser à l’échelon local l’acidification des océans liée à l’accumulation de CO2. Or, ce phénomène représente une sérieuse menace pour les récifs coralliens, les coquillages ainsi que la biodiversité marine dans son ensemble.

« Nous n’allons pas pouvoir traiter les émissions de toute la planète. Toutefois, la réinjection peut se faire dans certains cas, notamment au niveau des fermes piscicoles, qui ont tendance à acidifier l’eau, donc cela pourrait être un moyen d’aider à contrer cet effet », a déclaré Kripa Varanasi, un des chercheurs ayant travaillé sur le projet. Enfin, les scientifiques ont indiqué que leur méthode nécessitait davantage de perfectionnement pour être viable en conditions réelles. Toute amélioration sera donc à suivre de près.