Une nouvelle limite a-t-elle été franchie en informatique quantique ?

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Une équipe de chercheurs présentait il y a quelques jours le tout premier ordinateur quantique à 51 qubits lors de la 4e Conférence internationale sur les technologies quantiques tenue à Moscou. La course à la suprématie quantique continue.

L’informatique quantique est un type de calcul qui utilise les qubits pour coder des données au lieu du bit traditionnel. En bref, il permet la superposition d’états où les données peuvent être lues dans plus d’un état à un moment donné. Ainsi, alors que l’informatique traditionnelle est limitée aux informations appartenant à un seul et unique état, l’informatique quantique élargit ces limites. En conséquence, plus d’informations peuvent être encodées dans un type de bits beaucoup plus petit, ce qui permet une capacité informatique beaucoup plus grande. Et bien qu’il soit encore dans un développement relativement précoce, beaucoup pensent que le calcul quantique sera la base des technologies futures. La course est donc lancée !

En juillet dernier se tenait à Moscou la 4e Conférence internationale sur les technologies quantiques réunissant au passage plus de cent experts. Au cours de cet événement censé mettre l’accent sur Google (qui se préparait à donner une conférence sur un ordinateur quantique de 49 qubits en cours d’élaboration), le cofondateur du Russian Quantum Center, Mikhail Lukin, a pris tout le monde à contre-pied en présentant le premier ordinateur quantique de 51 qubits au monde.

Mikhail Lukin et son équipe ont expliqué avoir créé et testé une machine quantique exploitant un algorithme spécial qui utilise des circuits supraconducteurs. Ils s’en sont servi pour résoudre avec succès plusieurs problèmes de physique normalement très difficiles à résoudre par voie de superordinateurs traditionnels. Pour réaliser cette prouesse technologique, l’équipe de Lukin a développé un procédé basé sur les atomes froids de rubidium qui consiste à stocker un ensemble d’atomes à l’intérieur de « cellules » laser spéciales tout en les maintenant à des températures extrêmement basses. Ces atomes peuvent ensuite être utilisés comme qubits.

Ainsi vous obtenez l’ordinateur quantique le plus puissant au monde (pour l’instant). Ce faisant, l’équipe s’est ici clairement positionnée comme le leader actuel de cette course qui pourrait bien révolutionner très prochainement le traitement d’informations. La recherche est actuellement en ligne sur le site préimpression arXiv en attendant d’être évaluée par des pairs.

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