Une nouvelle imagerie cellulaire ouvre des voies pour traiter le cancer

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Les chercheurs des universités de York (Angleterre) et de Leiden (Pays-Bas) ont développé une technique utilisant l’imagerie en fluorescence pour suivre les actions des enzymes clés qui luttent contre le cancer, les troubles génétiques et les maladies rénales. Les chercheurs espèrent désormais que ce nouveau développement aidera à la conception de médicaments pour les traitements anticancéreux ou contre les problèmes rénaux et inflammatoires. Cela fournira également des outils de diagnostic pour identifier les pathologies et permettre aux professionnels de santé de mesurer l’efficacité des traitements médicamenteux de manière simple.

Les scientifiques ont développé de nouveaux facteurs d’imagerie en fluorescence qui détectent l’activité de l’enzyme heparanase (HPSE), une enzyme importante dans le développement et la croissance cellulaire des cancers humains dans des tissus sains et des tissus malades. Cette enzyme est une protéine qui a été longuement étudiée. Dans les tissus humains humains, elle est impliquée dans la destruction des sucres complexes de la « matrice extracellulaire », c’est-à-dire la matière qui entoure les cellules, leur fournissant ainsi une structure et de la stabilité.

Le dysfonctionnement de HPSE est lié à la propagation des cancers à la fois par la rupture de cette matrice et par la publication ultérieure de « facteur de croissance » (les produits chimiques qui favorisent le développement de la tumeur). Grâce à son remodelage de la matrice, l’enzyme HPSE est également un acteur clé de l’inflammation et des maladies rénales.

Des agents de fluorescence permettent de visualiser l’activité enzymatique dans des tissus sains et malades. Cette observation peut aider à la conception de médicaments plus efficaces contre le cancer. /Crédits : Liang Wu, Université de York

Gideon Davies, professeur d’enzymologie structurelle et de chimie des glucides à l’Université de York, a déclaré que « l’HPSE est une enzyme humaine importante. Sa dysrégulation est impliquée dans les troubles génétiques héréditaires et c’est également une cible anticancéreuse majeure qui est de plus en plus impliquée dans les maladies rénales. Notre travail nous permet de rechercher l’activité de l’HPSE dans les échantillons humains, ce qui permet une identification précoce de la maladie et une mesure directe du succès des médicaments chez l’Homme. »

Hermen Overkleeft, professeur de synthèse bio-organique à l’Université de Leiden, a ajouté que : « ce travail révèle le pouvoir des activités basées sur le profilage des protéines : l’étude décrite ici permet le dépistage des inhibiteurs de l’HPSE à partir de grandes collections de composés et c’est un composé principal pour le développement des médicaments à part entière. Alors que la route pour obtenir des médicaments cliniques ciblant l’enzyme est longue et chargée d’embûches, nous pensons avoir franchi une étape majeure dans la réalisation du potentiel thérapeutique de cette cible clinique prometteuse avec ce travail. »