Les smartphones font partie de notre quotidien et s’avèrent être des outils de communication et d’information plutôt addictifs. Une nouvelle étude suggère que ces téléphones mobiles causeraient des problèmes à notre organisme, particulièrement la nuit.
L’étude en question, publiée dans le New England Journal of Medicine le 23 juin 2016, a été menée par des chercheurs britanniques de plusieurs universités et centres hospitaliers situés dans la capitale, Londres. Ces recherches indiquent qu’une utilisation du smartphone le soir au moment d’aller se coucher causerait des pertes de vision éphémères et des troubles du sommeil.
Euronews relaye, dans un article, divers témoignages de cette habitude adoptée par bon nombre d’utilisateurs. D’ailleurs, plus de deux milliards de personnes utilisent un smartphone dans le monde, pour une durée quotidienne de 4 à 5 heures en moyenne :
« C’est typique quand on va se coucher c’est comme si on ne pouvait pas se débarrasser de son téléphone alors on se couche et on continue à envoyer des messages jusqu‘à ce que l’on tombe de sommeil. » (Judit Serra)
« Je me couche tard et j’ai des difficultés à me lever le matin. À cause de la lumière, je n’arrive pas à m’endormir à temps parce que je crois que la lumière bleue agit sur le processus du sommeil » Adeeb Arfif
« Je serai inquiète pour mes yeux oui parce que parfois le soir quand je l’utilise avant de dormir, quand j‘éteins mon téléphone et que je le pose c’est comme si j’avais des taches noires devant mes yeux. » (Marcela Montes)
La plupart des utilisateurs regardent leur écran avec les deux yeux, la combinaison avec une position allongée (et sur un coté) peut faire en sorte qu’un des deux yeux peut-être masqué. L’étude londonienne a mis en avant le cas de deux femmes âgées ayant souffert d’une « cécité temporaire », et ce pendant une durée de plusieurs mois.
« Cela prendra plusieurs minutes avant que l’œil droit puisse voir aussi bien que le gauche. L’inverse est vrai aussi bien sûr si elles sont étendues sur le côté droit. Ce qui les inquiète c’est qu’elles pensent qu’elles ne peuvent pas voir avec l’œil qui a été exposé à la lumière et que si elles avaient consulté leur téléphone avec les deux yeux, alors la vision des deux yeux serait similaire et elles n’y penseraient pas » explique le Dr.Gordon Plant, neurologiste participant à l’étude.
Les patientes, qui ont accusé des pertes de vision pour des durées allant jusqu’à 15 minutes, ont été soumises à de nombreux tests, dont des cardiogrammes et des IRM. Le spécialiste en neurologie poursuit son analyse :
« La perte éphémère d’une vision monoculaire est un symptôme très très important. Parce qu’il peut être un signe d’alerte d’un AVC. C’est une des raisons les plus courantes pour lesquelles un patient qui vient de Moorfield, un hôpital spécialisé dans les yeux, soit redirigé vers une unité où on soigne ces attaques. Et si c’est quelque chose de très courant chez les personnes âgées, des personnes plus jeunes peuvent avoir des AVC ou présenter des risques d’AVC. »
Le souci réside dans le fait que ces symptômes de cécité temporaire en lien avec les smartphones sont très ressemblants à des crises d’une importance tout autre, relative aux AVC (Accident vasculaire cérébral). Le Dr. Plant conclut :
« Il y a quelques années, ces patients auraient d’abord été directement dirigés vers des cliniques spécialisées. Mais désormais en raison des traitements lourds dans le cas d’un AVC ils sont automatiquement dirigés vers une unité de traitement des AVC avec des spécialistes qui ne sont pas nécessairement au fait avec des désordres de type ophtalmique. Et ces patients passeront automatiquement par des IRM, des ultrasons et toute la batterie classique de traitements. »
Bien sûr, le fait de fixer nos petits écrans pendant plusieurs heures quotidiennement peut causer des troubles de la vue et des maux de tête, tandis que la lumière bleue peut faire diminuer les taux de mélatonine et causer des problèmes quant au fait de trouver le sommeil.
