Une nouvelle espèce de baleine découverte dans le Pacifique

Crédits : tpsdave / Pixabay

Une équipe internationale de biologistes marins annonce la découverte dans le Pacifique Nord d’une nouvelle espèce de la baleine à bec jusqu’ici inconnue.

Avec ses 12 m, la bérardie de Baird est le plus grand représentant du genre Berardius, qui ne comportait jusqu’alors qu’une seule autre espèce, la bérardie d’Arnoux qui vit quant à elle dans l’hémisphère sud. Mais selon une équipe internationale, qui publie ses conclusions dans la revue Marine Mammal Science, il existerait bien une troisième espèce du genre. Déjà rencontrée par les pêcheurs japonais, elle a été surnommée « corbeau » par ces derniers en raison de sa couleur très sombre. Le cétacé ressemblant fortement à sa cousine la bérardie de Baird, les pêcheurs n’avaient pas jugé bon de la distinguer.

Il y a quelques semaines, le Dr. Erich Hoyt et son équipe ont pourtant mené des analyses génétiques sur 178 baleines à bec conservées dans des musées ou détectées un peu partout dans le Pacifique Nord. Au final, ce sont neuf de ces animaux appartenant au genre Berardius qui ont été distingués, entre le nord du Japon et les îles aléoutiennes (bordant la mer de Béring, en Arctique).

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Crédits : NOAA

« Le défi, pour documenter l’espèce, a été de pouvoir localiser suffisamment de spécimens pour fournir des preuves convaincantes », a notamment déclaré le chef d’équipe Dr. Phillip Morin, du Southwest Fisheries Science Center de NOAA Fisheries. « Il est clair que cette espèce est très rare, et nous rappelle à quel point nous devons en apprendre davantage sur l’océan et quelques-uns de ses plus grands habitants » a t-il ajouté.

Il faut dire que la belle sait se faire discrète. De couleur noire, pour une taille d’environ 8 m, ces baleines privilégient les eaux profondes (entre 1 000 et 1 500 mètres de profondeur) avec une capacité d’apnée exceptionnelle pouvant aller jusqu’à une heure.

La baleine à bec de Cuvier fait en effet partie de ces cétacés dits « grands plongeurs » comme le cachalot dont la physiologie est adaptée à la nage à de grandes profondeurs. Leurs muscles contiennent dix fois plus de myoglobine, une protéine rouge qui stocke l’oxygène dans les cellules pendant que leur sang est redistribué pour alimenter en priorité les organes vitaux tels que le cœur et le cerveau.

Pour l’heure, les effectifs de ce nouveau genre ne sont pas connus. Il semblerait cependant qu’elle n’ait jamais été exploitée par l’industrie baleinière et, bien qu’on ne possède pas d’éléments sur son abondance, on ne pense pas qu’elle soit en danger.

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