Découverte incroyable : un deuxième fossile de l’homme de Denisova trouvé dans la grotte de Baishya

grotte de Baishya

L’histoire humaine est bien plus complexe que nous ne l’imaginions. La récente découverte d’un deuxième fossile de l’homme de Denisova dans la grotte de Baishiya, sur le plateau tibétain, bouleverse nos connaissances sur cette mystérieuse espèce. Située à plus de 3 000 mètres d’altitude, la grotte révèle peu à peu les secrets des Dénisoviens, une branche énigmatique de l’humanité. Cette nouvelle découverte éclaire non seulement leur présence dans la région, mais aussi leur mode de vie dans des conditions extrêmes.

Un site clé : la grotte de Baishiya

La localisation exceptionnelle de la grotte

Perchée à 3 280 mètres d’altitude, la grotte de Baishiya se situe dans le nord-est du plateau tibétain, en Chine. Cette altitude extrême rend le site particulièrement fascinant pour les chercheurs, car elle témoigne de la capacité des Dénisoviens à survivre dans un environnement hostile, froid et pauvre en oxygène.

Une deuxième découverte après Xiahe 1

La première découverte majeure dans la grotte remonte à 2019, avec la mise au jour de Xiahe 1, une demi-mandibule vieille de 160 000 ans. Cette identification, réalisée par analyse des protéines du collagène, a permis d’établir que la grotte avait été occupée par les Dénisoviens. Mais c’est en 2024 qu’un deuxième fossile, Xiahe 2, une côte de 6 cm, a été trouvé, confirmant que ces hominidés avaient une présence durable dans la région.

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La découverte de Xiahe 2 : un fossile précieux

Une analyse minutieuse du fossile

Xiahe 2 a été découvert dans des couches datées entre 48 000 et 32 000 ans, démontrant que les Dénisoviens ont vécu sur le plateau tibétain bien après la disparition de nombreuses autres espèces humaines. Le fragment de côte a été analysé grâce à la spectrométrie de masse. Cette technique a permis de comparer le collagène à celui d’autres fossiles, notamment celui de Denisova 3, un fossile de la grotte de Denisova en Sibérie.

Ce que révèle Xiahe 2

L’analyse du fossile a révélé une proximité génétique entre Xiahe 2 et Denisova 3. Cette révélation renforce l’hypothèse que les Dénisoviens étaient présents sur une grande partie de l’Asie, et pas seulement en Sibérie. Cette découverte ouvre également la voie à de nouvelles études sur les interactions entre les Dénisoviens et les premiers Homo sapiens arrivés dans la région.

Le mode de vie des Dénisoviens de Baishiya

Une adaptation à la haute altitude

Les Dénisoviens de Baishiya devaient s’adapter aux conditions extrêmes du plateau tibétain. Les chercheurs ont trouvé des traces de caprinés (bharals), de bovidés (yaks et gazelles), et de chevaux parmi les 2 567 restes d’animaux analysés. Ces espèces, adaptées à l’altitude et au froid, constituaient les principales proies des Dénisoviens, qui devaient chasser pour leur subsistance.

Des traces de découpe et l’usage d’outils

De nombreux ossements portent des traces de découpe, preuve que les Dénisoviens utilisaient des outils lithiques pour préparer leurs proies. Ces outils ont été retrouvés dans les mêmes couches que les restes animaux, suggérant une longue tradition de chasse et de boucherie. Les Dénisoviens utilisaient aussi les fourrures de certains animaux, comme les marmottes et les lapins, pour se confectionner des vêtements.

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Les interactions entre Dénisoviens et Homo sapiens

Une coexistence prolongée

L’analyse des sédiments de la grotte de Baishiya a révélé la présence d’ADN dénisovien datant d’environ 45 000 ans. Ceci confirme que les Dénisoviens et les premiers Homo sapiens se sont côtoyés pendant une longue période. Ce mélange génétique est particulièrement visible chez les Tibétains modernes, qui portent une variante du gène EPAS1 héritée des Dénisoviens. Cette variante leur permet de mieux résister au manque d’oxygène à haute altitude.

Des échanges culturels possibles

Si les fossiles et les outils découverts ne permettent pas encore de prouver des échanges culturels entre les Dénisoviens et les Homo sapiens, la longue période de coexistence sur le plateau tibétain suggère que des interactions ont pu se produire. Ces échanges pourraient avoir influencé la culture matérielle et les stratégies de survie des premiers humains modernes dans cette région.

La découverte de Xiahe 2 dans la grotte de Baishiya enrichit considérablement la compréhension des Dénisoviens et de leur capacité à survivre dans des environnements extrêmes. Elle ouvre de nouvelles perspectives sur les interactions entre différentes espèces humaines et éclaire le rôle des Dénisoviens dans l’évolution des populations modernes d’Asie. Ces découvertes, au-delà de leur intérêt scientifique, témoignent de la complexité et de la richesse de notre histoire évolutive.

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