Une nouvelle approche pour détecter les planètes dans le système Alpha Centauri

Crédits : ESO/DSS 2

Une équipe d’astronomes jette un nouveau regard sur le système d’étoiles Alpha Centauri, à 4,2 années-lumière de la Terre, proposant de nouvelles façons d’affiner la recherche de planètes habitables.

Selon une étude menée par le professeur Debra Fischer et l’étudiante diplômée Lily Zhao de l’Université de Yale, il pourrait y avoir de petites planètes semblables à la Terre qui sont négligées dans le système Alpha Centauri. « Les types de planètes les plus communs dans l’Univers sont de petites planètes, et notre étude montre que ce sont celles qui sont le plus susceptibles d’être en orbite autour d’Alpha Centauri A et B », explique Debra Fischer.

Le système Alpha Centauri est situé à 1,3 parsec (4,2 années-lumière) de la Terre, ce qui en fait notre système voisin le plus proche. Vous retrouvez là-bas trois étoiles : Centauri A, Centauri B et Proxima Centauri. L’année dernière, la découverte d’une planète semblable à la Terre en orbite autour de Proxima Centauri a déclenché une nouvelle vague d’intérêt scientifique et public pour le système. « Comme Alpha Centauri est vraiment proche, c’est notre premier arrêt en dehors de notre système solaire », note la chercheuse. « En plus de Proxima Centauri, il y a certainement d’autres petites planètes rocheuses autour d’Alpha Centauri A et B ».

Ces nouveaux résultats se basent sur des données provenant d’une nouvelle vague d’instruments spectrographiques plus avancés localisés dans différents observatoires situés au Chili : CHIRON, un spectrographe construit par l’équipe de Fischer, HARPS construit par une équipe de Genève, et UVES faisant partie du Très Grand Télescope (VLT). « La précision de nos instruments n’a pas été suffisante, jusqu’à maintenant », a déclaré Fischer. Ils ont ici déterminé que pour Alpha Centauri A, il pourrait encore y avoir des planètes en orbite inférieures à 50 masses terrestres. Pour Alpha Centauri B, il pourrait y avoir des planètes en orbite plus petites que 8 masses terrestres, et pour Proxima Centauri, il peut y avoir des planètes en orbite qui représentent moins de la moitié de la masse terrestre.

En outre, l’étude a également éliminé la possibilité de présence d’un certain nombre de planètes plus grandes. Ceci supprime donc la possibilité que des planètes de la taille de Jupiter puissent frapper ou changer les orbites des planètes plus petites ressemblant à la Terre.

« Il s’agit d’une étude très écologique dans la mesure où elle recycle les données existantes pour en tirer de nouvelles conclusions », note Lily Zhao. « En utilisant les données d’une manière différente, nous sommes capables d’exclure de grandes planètes qui pourraient mettre en danger de petits mondes habitables et réduire la zone de recherche pour de futures investigations ». Ces nouvelles informations aideront les astronomes à prioriser leurs efforts pour détecter d’autres planètes dans le système.

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