Un nouvel instrument pour chercher de la vie sur Encelade

Crédits : Wikimedia Commons / NASA / JPL / Space Science Institute

Pendant des décennies, les spectromètres ont été utilisés par les chercheurs pour mesurer les compositions chimiques des planètes, des étoiles, des comètes et d’autres cibles. Ici, c’est Encelade, la lune de Saturne, qui est visée (une fois de plus). Un nouvel instrument pourrait bientôt voir le jour, installé sur une future mission. Son but : déterminer si oui ou non Encelade est habitable.

Depuis la mission Cassini, Encelade, la lune de Saturne, est devenue le centre d’intérêt de nombreux chercheurs. Pour cause, les panaches de vapeur décelés par la sonde au niveau de la région polaire sud suggèrent la présence d’un gigantesque océan d’eau chaude sous la surface glacée de la lune. À l’avenir, la NASA espère donc envoyer une autre sonde sur place pour explorer davantage ces panaches et, de facto, l’intérieur d’Encelade. Cette mission commence doucement à prendre forme. La future sonde pourrait en effet emmener avec elle un nouvel instrument, le Subelimeter Enceladus Life Fundamentals Instrument (ou SELFI, en abrégé). L’instrument, proposé par une équipe du Goddard Space Flight Center de la NASA, vient de recevoir le soutien de l’agence américaine pour son développement ultérieur.

Avant la mission Cassini, les scientifiques pensaient que la surface d’Encelade était gelée. Les données de Cassini ont cependant révélé une légère oscillation dans l’orbite de la lune qui suggérait la présence d’un océan intérieur. Tout comme Europa, la lune de Jupiter, cette oscillation est causée par les forces de marées qui provoquent une flexion dans le noyau, qui génère suffisamment de chaleur pour retenir l’eau liquide à l’intérieur. Autour du pôle Sud, la glace craque et forme ainsi des fissures d’où s’échappent les vapeurs d’eau et les molécules organiques. Cassini aura au total découvert une centaine de ces fissures d’où émanent des panaches crachant continuellement dans l’espace des particules de glace, de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone, du méthane et d’autres gaz. Le but est maintenant de comprendre ce qui se cache réellement sous la surface d’Encelade.

Selon Gordon Chin, chef du projet SELFI, ce nouvel instrument sera « beaucoup plus puissant que les dispositifs existants ». Une fois déployé, il permettra de mesurer les traces de produits chimiques dans les panaches d’eau et les glaces qui émanent périodiquement des fissures d’Encelade. Des molécules comme l’eau, le dioxyde de carbone et d’autres éléments diffusent des fréquences radio spécifiques, auxquelles ce nouvel instrument sera très sensible. En plus de révéler la composition chimique de l’océan, cet instrument indiquera également son potentiel pour soutenir la vie. Sur Terre, les cheminées hydrothermales abritent en effet des écosystèmes florissants, et sont même soupçonnées d’avoir « créé » la vie. C’est pourquoi les scientifiques sont tant désireux d’étudier l’activité hydrothermale de cette lune prometteuse. En d’autres termes, si c’est de la vie que vous cherchez, alors c’est là-bas qu’il faut s’aventurer.

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