Il y a quelques semaines, la découverte d’un mystérieux cratère de 30 mètres de diamètre sur le sol sibérien avait donné naissance à toutes sortes de théories (plus ou moins sérieuses) pour tenter d’expliquer sa formation. Cette semaine, la mise au jour de deux nouvelles cavités de ce type relance le débat..
À la mi-juillet, la publication d’une vidéo montrant un cratère de 30 mètres de large et de 70 mètres de profondeur qui était apparu soudainement près de Yamal, en Sibérie, n’avait pas manqué de défrayer la chronique. L’absence d’explication précise de la part de la communauté scientifique quant à l’origine de cette mystérieuse cavité avait d’ailleurs permis aux hypothèses les plus folles de circuler, comme la possibilité d’une invasion extraterrestre ou d’une opération militaire secrète.
Il y a quelques jours, le journal Siberian Times a rapporté la découverte de deux nouveaux trous par des éleveurs de rennes. L’un des deux se situe également dans la péninsule de Yamal, à seulement quelques centaines de kilomètres du premier cratère mis au jour, et mesurerait environ 15 mètres de diamètre. Le dernier cratère a quant à lui été découvert bien plus à l’Est, dans la péninsule de Taïmir. D’un diamètre inférieur aux deux autres – environ 4 mètres -, il présenterait cependant une profondeur impressionnante puisqu’elle serait comprise entre 60 et 100 mètres.
Cratère de Taïmir. DRDeux explications scientifiques envisagées
N’en déplaise aux amateurs de sensationnalisme, bien qu’aucun consensus n’ait encore été trouvé, les explications scientifiques actuelles sont beaucoup plus terre à terre que les hypothèses susmentionnées.
La première théorie suggère que le réchauffement climatique serait la principale cause de ces cavités. En effet, la hausse des températures aurait entraîné une brusque libération de méthane causée par la fonte du permafrost (couche de sol gelé pouvant atteindre jusqu’à 1000 m d’épaisseur) qui le contenait. « Le réchauffement climatique accélère de manière alarmante la fonte des glaces souterraines, ce qui a pour effet de relâcher du gaz à la manière de l’ouverture d’un bouchon de champagne », a ainsi expliqué Anna Kurchatova, chercheuse au Centre de recherche scientifique du subarctique, relayée par le Siberia Times.
Si cette explication s’avérait être la bonne, elle serait pour le moins alarmante puisque le méthane est connu pour être un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
La seconde hypothèse impute quant à elle la formation de ces cratères à l’effondrement d’un pingo, une colline de glace recouverte de terre qui se rencontre dans les régions arctiques, subarctiques et antarctiques.
Bien qu’il est actuellement impossible de trancher en faveur de l’une ou l’autre de ces explications, des recherches sur le terrain sont actuellement en cours afin de mieux comprendre le phénomène qui sous-tend la formation de ces mystérieuses cavités.
Sources: Siberia Times – lexpress