Un nouveau type d’explosion cosmique à 2,4 milliards d’années-lumière

Crédits : ESA / V. Beckmann, NASA - GSFC

Explosion d’une étoile hyper-massive, ou bien destruction d’une petite étoile par le trou noir central de sa galaxie ? Cette explosion repérée à quelques 2,4 milliards d’années-lumière laisse les astronomes encore perplexes. Il pourrait finalement s’agir d’une explosion d’un genre nouveau.

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, eut lieu une explosion gigantesque, un énorme coup d’éclat dont la lumière, compte tenu de sa distance et de l’expansion de l’Univers, aura mis un peu moins de 2,4 milliards d’années à nous parvenir. Cette explosion, baptisée PS1-10adi, fut tout d’abord observée le 15 août 2010, repérée au centre de la galaxie J204244.74+153032.1. A priori, il pouvait ne s’agir que d’une simple étoile mourante, mais sa luminosité était telle (50 fois plus puissante qu’une supernova de type II classique) que les chercheurs se sont demandés s’il ne s’agissait finalement pas d’autre chose. Elle est depuis lors suivie de près par une équipe d’astronomes de la Queen’s University, au Canada.

S’il ne s’agit pas d’une supernova classique, de quoi s’agit-il alors ? Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Nature Astronomy, ont alors avancé une seconde hypothèse : une simple étoile détruite par les forces de marée gravitationnelle induites par le trou noir supermassif situé au centre de la galaxie hôte. Après étude, il s’avère, là encore, que l’hypothèse ne tient pas. Il ne s’agissait pas de l’activité liée au disque d’accrétion du trou noir mais d’un événement ayant eu lieu légèrement en avant-plan du trou noir. Cette explosion pourrait alors être d’un nouveau genre, encore jamais observé. Peut-être un nouveau type d’événement de perturbation des marées ? Peut-être que les environnements de haute densité entourant les trous noirs supermassifs pourraient créer les conditions mûres pour différents types d’explosions ?

Fait intéressant, il semblerait que le cas de PS1-10adi ne soit pas isolé. Les chercheurs expliquent en effet avoir déniché cinq autres événements semblables, toujours à proximité de trous noirs supermassifs. Une étude plus poussée permettra peut-être de faire la lumière sur cette affaire. Pour ce faire, les astronomes comptent bien s’appuyer sur la prochaine génération d’instruments, comme le LSST (Large Synoptic Survey Telescope), mis en service en 2022, ou encore le ELT (Extremely Large Telescope), dont la mise en service est prévue pour 2025.

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