L’OMM confirme un nouveau record de chaleur à 38 °C en Arctique

Crédits : NASA GISS.

Au terme d’une enquête scrupuleuse qui s’est articulée sur plusieurs mois, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient d’officialiser les 38 °C relevés par la station météorologique de Verkhoïansk (Sibérie) le 20 juin 2020, à une centaine de kilomètres au nord du cercle arctique 

Il s’agit non seulement d’un record absolu de chaleur pour la petite ville russe située à 67,6 °N en République de Sakha, mais également pour tout le domaine arctique. En effet, jamais une température aussi élevée n’avait été observée au nord du cercle polaire (66,5 °N). Le précédent record tous mois confondus à la station datait du 25 juillet 1988 avec 37,3 °C.

Le point culminant d’une canicule historique

Connue pour ses températures hivernales plongeant fréquemment sous les -50 °C, la station météorologique de Verkhoïansk transmet des observations depuis 1885. Elle offre ainsi un recul précieux pour apprécier la rapidité des évolutions climatiques qui affectent le grand Nord depuis plusieurs décennies.

Le record symbolique du 20 juin 2020 est survenu lors d’une canicule exceptionnelle qui a affecté une large partie de la Sibérie orientale, avec des températures moyennes dépassant parfois de plus de 10 °C les normales saisonnières. Aussi, de nombreux feux de forêt se sont développés tandis que le rythme de fonte du pergélisol et des glaces de mer s’est grandement accéléré.

incendies arctique
Vue satellite d’incendies en République de Sakha le 9 juillet. Crédits : Sentinelhub / Pierre Markuse.

« Ce nouveau record dans l’Arctique fait partie d’une série d’observations signalées à l’Organisation Météorologique Mondiale qui sonnent l’alarme sur notre changement climatique. En 2020, il y a eu également un nouveau record de température de 18,3 °C pour le continent antarctique », relate Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.

Une expertise précieuse à la tenue des registres climatiques

L’enquête du groupe d’experts a permis de vérifier que le matériel et l’emplacement des instruments n’avaient pas introduit de biais dans la mesure et que celle-ci était par ailleurs cohérente avec les observations des stations environnantes. À cet égard, le comité a ajouté une nouvelle catégorie à ses archives internationales sur les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes : celle de la « température la plus élevée enregistrée sur ou au nord de 66,5 °N, le cercle polaire arctique ».

D’autres enquêtes sur de potentiels records de chaud sont encore en cours. Mentionnons notamment deux relevés de température pointés à 54,4 °C en 2020 et 2021 dans la vallée de la Mort (États-Unis) et une mesure à 48,8 °C rapportée en Sicile l’été dernier. En cas de confirmation, ces valeurs constitueront respectivement les nouveaux records de chaleur mondial et européen.

« La vérification des enregistrements de ce type est importante pour disposer d’une base de données fiable sur la façon dont les extrêmes de notre climat sont en train de changer », souligne Blair Trewin, un des membres du comité d’évaluation.