Un nouveau périphérique vous permettra bientôt de réaliser une échographie directement avec votre smartphone. Le but : un diagnostic plus précoce, pour maximiser ses chances de survie.
L’ingénieur Jonathan Rothberg est soudainement devenu populaire (et riche) après avoir mis au point le premier séquenceur d’ADN sur une puce appelée Ion Torrent, en 2011. Depuis, l’homme a fondé une nouvelle startup, Butterfly Network, qui dévoilait il y a peu un nouvel appareil d’imagerie médicale baptisé iQ, vous permettant d’effectuer une échographie directement avec votre smartphone. Contrairement aux machines traditionnelles qui génèrent des ondes sonores via les vibrations d’un cristal, ce nouveau périphérique utilise ici quelque 9 000 petits tambours intégrés sur une puce. Il va ensuite afficher les résultats obtenus directement sur votre iPhone.
L’échographie n’est aujourd’hui plus seulement réservée aux femmes enceintes, elle est un outil d’imagerie efficace pour examiner les organes internes du corps. Certes, les images produites ne sont pas aussi claires que celles des appareils d’imagerie à plus haute intensité comme les IRM ou autres scanners, néanmoins, une première échographie de contrôle peut toujours être utile. Bien que nous soyons habitués à ce que ce genre de procédures ne soit exclusivement réservé qu’aux médecins, John Martin, médecin en chef de la firme, affirme de son côté que le fait de donner aux gens la possibilité d’effectuer une échographie avec un smartphone pourrait nous faire franchir un pas de plus vers un suivi de la santé autogéré.
Il y a quelques jours, ce même chirurgien, qui procédait à des tests (sur sa personne) avec un prototype de cet appareil, a constaté la présence de masses qui se sont révélées être des cellules cancéreuses. Selon le MIT Technology Review, le smartphone a en effet révélé des images noires et grises qui n’auraient jamais dû se trouver à cet endroit et qui ont nécessité des examens approfondis pour déterminer leur nature. Le cancer détecté à temps, il a pu recevoir le traitement approprié.
Selon le site Web officiel du Butterly Network, l’iQ a reçu il y a quelques semaines l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) d’être utilisée pour l’imagerie diagnostique couvrant 13 applications cliniques, dont les scintigraphies cardiaques pour adultes et enfants, les examens de grossesse, les tests musculo-squelettiques et même pour les contrôles des voies urinaires. Le iQ de Butterfly devrait être mis en vente l’année prochaine aux alentours de 2 000 dollars US. Si l’appareil ne peut être pour le moment précommandé que par les fournisseurs de soins de santé autorisés, John Martin espère qu’il sera bientôt disponible pour tous. « Plus tôt nous pourrons mettre les technologies intelligentes entre les mains des gens à la maison, plus tôt le bon diagnostic pourra être établi. Je n’ai pas encore trouvé un état pathologique où une détection précoce n’a pas donné de meilleurs résultats. Et je suis la preuve vivante de cela », a-t-il noté.
Dans une vidéo publiée par Butterfly Network, John Martin revient d’ailleurs sur son expérience. « Tout est une question de temps : plus tôt on fait le diagnostic, plus tôt on reçoit le traitement », explique-t-il. « Le secret derrière notre appareil, c’est que nous achetons du temps », ajoute-t-il.
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