Une équipe de scientifiques a formulé une mise à jour du message d’Arecibo codé en binaire, proposé en 1974, pouvant éventuellement être transmise aux extraterrestres de notre galaxie. Cette nouvelle « main tendue » contient de nombreux détails, notamment la composition chimique des humains, une carte de la Terre et même notre emplacement précis dans la Voie lactée.
Sommes-nous seuls dans la galaxie ? Beaucoup s’interrogent. D’ailleurs, certains sont même allés beaucoup loin en essayant de signaler notre présence à d’éventuels extraterrestres. Le dessin de Pioneer en 1972, celui d’Arecibo deux ans plus tard ou le disque d’or de Voyager en 1979 sont des exemples.
Alors que nous approchons du 50e anniversaire du message d’Arecibo, une équipe dirigée par Jonathan Jiang, du JPL de la NASA, en propose une version améliorée. Comme d’autres tentatives passées visant à contacter des extraterrestres, l’épître de treize pages publiée début mars, appelée « Beacon in the Galaxy », est censée être une introduction de base aux mathématiques, à la chimie et à la biologie.
Les chercheurs proposent également de le transmettre à une certaine époque dans une direction bien précise. Enfin, il est important de noter que la transmission comporte également une adresse de retour au cas où d’éventuels destinataires aimeraient se lancer une conversation interstellaire.
« La motivation de la conception était de fournir le maximum d’informations sur notre société et l’espèce humaine dans le minimum de message« , résume Jonathan Jiang. « Avec les améliorations de la technologie numérique, nous pouvons faire beaucoup mieux que le [message d’Arecibo] en 1974.«
Principes de base
Le message commence par transmettre des concepts mathématiques et physiques de base permettant d’établir un moyen de communication universel. Ils proposent notamment un flux de nombres premiers et une leçon rapide sur le système décimal.
À partir de là, l’équipe a transmis des éléments communs du tableau périodique, de la structure de l’ADN et même un horodatage pour le message lui-même, un exploit rendu possible en utilisant la transition spin-flip de l’hydrogène neutre.

Le flux de uns et de zéros décrit également notre position dans la galaxie, tout en faisant référence à notre position par rapport un groupe important d’amas globulaires qui seraient probablement connus des astronomes extraterrestres. Il dépeint également des vues numérisées de notre Système solaire, des continents terrestres et de la forme humaine, entre autres éléments.
Ce nouveau message est un grand pas en avant comparé à celui message de 1974. L’original était clair, concis et allait droit au but, mais il restait relativement basique selon les normes d’aujourd’hui. Ce message véhiculait en effet les chiffres d’un à dix, les valeurs atomiques des éléments clés, une représentation de l’ADN, une figure humaine, un schéma du Système solaire et une représentation rudimentaire du Radiotélescope d’Arecibo.

Par quels moyens ?
Pour transmettre ce nouveau message, les chercheurs proposent de s’appuyer sur le radiotélescope FAST, situé en Chine (le plus grand du monde) ou sur le réseau de télescopes Allen, du SETI Institute (Californie).
Toutes ces informations ont été regroupées en treize parties composées de 204 000 bits, soit 25 500 octets. Pour mettre cela en perspective, vous pourriez intégrer l’intégralité du message sur une vieille disquette et avoir encore de la place à revendre.
Cependant, ces deux télescopes ne sont capables que d’écouter le cosmos, pas de « lui parler ». Les auteurs reconnaissent donc le fait que d’équiper l’un ou l’autre avec les instruments ne sera pas une mince affaire, mais que cela reste possible. D’ailleurs, Jonathan Jiang serait déjà en discussion avec des chercheurs de FAST pour y arriver.
Est-ce vraiment une bonne idée ?
Avec le code binaire choisi, les scientifiques se sont tournés vers une vérité inaliénable sur les extraterrestres : ils vivent dans le même Univers et sont donc soumis aux mêmes lois immuables. Il n’est donc pas déraisonnable d’imaginer que ces derniers, si tant est qu’ils soient bien là, aient découvert des concepts similaires sur les mathématiques, la physique, les éléments de base de la matière, etc. Cependant, il est également concevable que ce message ne soit que du charabia.
Si les chercheurs ont la chance de pouvoir transmettre leur message, ils proposent de l’envoyer vers un anneau concentrique situé à 13 000 années-lumière du centre galactique le long d’une ligne de visée s’étendant de la Terre au trou noir supermassif. Ils proposent également de le faire en mars ou en octobre, lorsque la Terre se trouve à un angle de 90 degrés entre le Soleil et sa cible. Cela maximiserait les chances que la missive ne se perde pas dans le bruit de fond de notre étoile.
Une question beaucoup plus profonde se pose toutefois : devrions-nous vraiment envoyer ce message ?