Un nouveau médicament prometteur pour lutter contre l’asthme

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Crédits : coltsfan/pixabay

Selon des chercheurs, une protéine identifiée dans les poumons humains pourrait être activée pour permettre aux personnes souffrant d’asthme de mieux respirer. Ils évoquent également les résultats prometteurs d’un premier médicament testé sur des souris.

L’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) peuvent entraîner un gonflement des voies aériennes induisant des difficultés respiratoires chez les patients concernés.

L’asthme, d’un côté, touche environ quatre millions de personnes en France. Il est également responsable chaque année de près de 60 000 hospitalisations. Concernant la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), moins connue, on estimait en 2010 à 3,5 millions le nombre de personnes atteintes en France (7,5% de la population), selon l’INSERM. Néanmoins, ce chiffre est probablement sous-estimé en raison d’une proportion élevée de patients non diagnostiqués.

Dans le cadre de récents travaux, des chercheurs de l’Université de Glasgow et de l’Université de Technologie de Sydney ont découvert un nouveau moyen de soulager ces deux maladies.

Détendre les muscles et réduire l’inflammation

Le récepteur d’acides gras libres 4 (FFA4) est une protéine connue pour vivre dans l’intestin et le pancréas. Des recherches antérieures ont déjà révélé que lorsqu’il est activé par les graisses alimentaires, ce récepteur peut aider à réguler les taux de glucose dans le sang.

Or, il semblerait que cette protéine soit également nichée dans le poumon humain. Partant de ce constat, les chercheurs ont mis au point une nouvelle classe de médicaments visant à activer ce récepteur FFA4 dans les poumons de souris élevées pour développer des problèmes respiratoires.

Ces traitements, peut-on lire dans la revue Science Translational Medicine, ont effectivement permis de réduire l’inflammation pulmonaire déclenchée par l’exposition à la pollution, à la fumée de cigarette et aux allergènes tels que les acariens. Ils ont également permis de détendre les muscles des voies respiratoires des rongeurs, favorisant ainsi l’entrée d’air dans leurs poumons.

« Nous avons été surpris de constater qu’en ciblant une protéine qui jusqu’à présent n’était activée que par les huiles de poisson dans notre alimentation, nous pouvions détendre les muscles des voies respiratoires et prévenir l’inflammation« , explique l’auteur de l’étude Andrew Tobin, de l’Université de Glasgow. « Nous sommes optimistes quant à la possibilité d’étendre nos découvertes et de développer un nouveau traitement médicamenteux de l’asthme et de la BPCO« .

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Les résultats de la recherche pourraient ouvrir la voie à un nouveau traitement de l’asthme. Crédits : VSRao/Pixabay

Un potentiel traitement alternatif

Pour Christopher Brightling, professeur de médecine respiratoire à l’Université de Leicester et coauteur de l’article, ce nouveau mécanisme « offre l’espoir de nouveaux médicaments efficaces pour les patients qui ne répondent pas à nos traitements actuels« .

L’asthme est en effet souvent traité en inhalant des bêta agonistes tels que la ventoline, qui provoque la relaxation des muscles et permettent au patient de respirer plus facilement. Toutefois, ce type de médicament ne fonctionne pas très bien pour tout le monde. Et, à ce jour, il existe peu options alternatives pour soulager les crises aiguës.

Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir avant que de premiers essais sur l’Homme puissent être entrepris. Néanmoins, l’identification de ce mécanisme jusqu’alors inconnu est prometteuse.