dinosaure France
Crédits : chainatp/istock

Que sait-on de ce nouveau dinosaure découvert en France ?

De nouveaux fossiles découverts sur la côte du Pays de Caux, en Normandie, révèlent une nouvelle espèce de dinosaure, Caletodraco cotardi, un abélisauridé appartenant au sous-groupe des Furileusauria. Cette découverte marque une avancée significative dans l’étude de la répartition des animaux de ce groupe et offre un aperçu précieux sur la biodiversité de l’Europe du Crétacé.

Une découverte inattendue en Normandie

Caletodraco cotardi a été mis au jour par le paléontologue Nicolas Cottard dans des blocs de craie glauconieuse (un type spécifique de dépôt sédimentaire situé principalement dans les environnements marins) au pied des falaises maritimes de Saint-Jouin-Bruneval, dans le département de la Seine-Maritime. Cette région, aujourd’hui côtière, était à l’époque le fond d’un ancien dépôt marin.

Les fossiles de ce dinosaure comprennent des os et des dents. Ils ont été trouvés en association avec des restes marins, comme une dent de requin, indiquant que le spécimen avait été transporté par l’eau avant de se déposer sur le fond marin.

La présence de Caletodraco cotardi en Normandie, dans la craie du Cénomanien du Crétacé inférieur, il y a environ 100 millions d’années, est particulièrement significative. Les paléontologues notent en effet que, bien que les restes de dinosaures dans les dépôts marins ne soient pas inhabituels, cette découverte est la première de ce type dans cette région spécifique. Les découvertes précédentes étant principalement limitées à des dents de poisson.

abélisauridé france dinosaure
Dent d’abélisauridé associée au spécimen holotype de Caletodraco cotardi. Crédits : Buffetaut et al.

Implications pour la paléontologie des Abélisauridés

Caletodraco cotardi appartient au sous-groupe des Furileusauria, un clade d’abélisauridés jusque-là connu principalement en Amérique du Sud. Furilestes, Aucasaurus ou encore Ekrixinatosaurus, tous originaires d’Argentine, sont des exemples connus de dinosaures intégrant ce sous-groupe.

Cette découverte suggère ainsi que ces animaux autrefois considérés comme des prédateurs dominants exclusivement sud-américains avaient une répartition géographique plus large que prévu et qu’ils n’étaient pas confinés au supercontinent Gondwana.

Naturellement, la présence de ce dinosaure en Europe entraîne également une réévaluation de la biogéographie des abélisauridés. Jusqu’à cette découverte, le registre fossile indiquait principalement la présence des majungasaurines, un autre sous-groupe des abélisauridés, dans la région.

Les implications de cette découverte sont donc importantes pour notre compréhension de l’évolution des abélisauridés et des dynamiques écologiques européennes au cours du Crétacé. Cela indique que des groupes de dinosaures plus diversifiés se déplaçaient entre les continents et modifiaient les écosystèmes locaux d’une manière que les paléontologues n’avaient pas encore pleinement appréhendée.

Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Fossil Studies.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.