Découverte d’un nouveau dinosaure au casque fantaisiste

pachycéphalosauridés dinosaure
Crédits : Fabio Pastori, Jack Horner

Une équipe de paléontologues décrit une nouvelle espèce de dinosaure pachycéphalosauridé qui vivait il y a environ 68 millions d’années. L’analyse de son crâne, jadis protégé par un dôme, suggère que ces animaux avaient développé des « poils » de kératine au-dessus de leur tête. Ces ornements fantaisistes étaient probablement utilisés comme signaux visuels pour communiquer avec d’autres membres de leur espèce. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Vertebrate Paleontology.

Que sont les pachycéphalosauridés ?

Les pachycéphalosauridés sont un groupe éteint de dinosaures herbivores qui vécurent au cours du Crétacé supérieur, il y a environ 70 à 66 millions d’années. Parmi les genres les plus connus figurent Pachycephalosaurus, Stegoceras et Homalocephale.

Physiquement, ces animaux avaient un corps massif et trapu, des membres postérieurs robustes adaptés à la bipédie et des membres antérieurs plus courts. Ils développaient aussi une queue rigide qui servait probablement à faire contrepoids pour maintenir leur équilibre lors de déplacements rapides.

Le nom « pachycéphalosauridé » signifie littéralement « lézard à tête épaisse » en référence à leur caractéristique principale : un crâne épais et renforcé par des os compacts. Cette calotte crânienne pouvait varier en forme et en épaisseur selon les espèces. Une caractéristique intéressante des pachycéphalosauridés est également la présence de bosses ou de crêtes sur le dessus de leur crâne. On pense que ces structures étaient utilisées lors des combats intraspécifiques où les individus se heurtaient violemment tête contre tête pour établir la dominance ou pour la sélection sexuelle.

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Crédits : Mikhail Ognev/iStock

Des poils de kératine

Des paléontologues ont récemment analysé et décrit un crâne de l’un de ces dinosaures découvert en 2011 dans la célèbre formation Hell Creek, dans le Montana (États-Unis). La nouvelle espèce a été nommée Platytholus clemensi en l’honneur du paléontologue William Clemens, décédé en 2020.

En analysant les tomodensitogrammes de plusieurs tranches fines de ce crâne, les chercheurs ont isolé la présence de canaux verticaux qui remontaient à la surface à travers le dôme fossilisé. Il est donc probable que ces pachycéphalosaures aient développé un affichage très élaboré sur le dessus de leur tête. À en croire l’étude, ce dernier était probablement fait de « poils de kératine » rappelant un peu la coupe d’un pinceau. Selon John Horner, de l’Université Chapman (Californie) et principal auteur des travaux, le revêtement qui recouvrait le dôme pouvait également avoir été de couleur vive ou sujet à des changements de couleur saisonniers.

Une blessure résorbée

Le crâne de ce dinosaure a également montré les signes d’une grosse blessure qui avait ensuite eu le temps de guérir. Il s’agirait d’ailleurs de la première preuve sans équivoque d’un traumatisme dans la tête d’un pachycéphalosaure. Cependant, les chercheurs avertissent que cette lésion crânienne d’environ un centimètre de profondeur n’est pas nécessairement le résultat d’un combat tête contre tête avec un autre membre de cette espèce. Au lieu de cela, la blessure aurait pu être causée par n’importe quoi, comme une chute de pierre ou une rencontre fortuite avec un autre dinosaure.

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Une section histologique mince du crâne osseux en forme de dôme nouvellement décrit. La zone de blessure est indiquée par le rectangle rouge. La barre d’échelle est de deux centimètres. Crédits : Jack Horner/ Mark Goodwin

Enfin, comparé à d’autres pachycéphalosauridés ayant évolué dans la région à la même époque, Platytholus clemensi était « de taille intermédiaire » entre les espèces Sphaerotholus et Pachycephalosaurus wyomingensis. Les membres de la première mesuraient environ 1,8 m de long, tandis que les seconds étaient beaucoup plus imposants : ils mesuraient environ quatre à six m de longueur.