Nous savons désormais comment le SIDA infecte les os des malades !

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Une récente étude menée par l’Inserm a permis une découverte surprenante : si les personnes atteintes du SIDA ont davantage de risques d’avoir des problèmes osseux, c’est parce que le virus s’attaque aux cellules responsables de la destruction naturelle des os.

L’infection par le VIH contribue à la l’accélération de la dégradation des os, cela n’est pas une nouveauté. En revanche, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est à l’origine de recherches portant sur les raisons de cette accélération, comme l’explique une publication dans la revue PNAS du 20 février 2018.

Les personnes atteintes par le virus ont six fois plus de risques que les autres de développer une ostéopénie, c’est-à-dire une baisse de la densité de l’os engendrant une ostéoporose et des fractures. La Science a la certitude que cette accélération de la dégradation des os est due à ces deux facteurs : le traitement contre le SIDA ainsi que le virus lui-même. Cependant, personne ne savait comment le virus agissait dans ce sens.

Il faut savoir que les ostéocytes, ces cellules composant les os, font l’objet d’un remodelage permanent au cours de la vie. Or cette restructuration est le fruit du travail de deux autres types de cellules : les ostéoblastes et les ostéoclastes. Si la première se charge de produire les tissus osseux, la seconde a pour mission d’éliminer les tissus vieillissants sous l’effet de différentes hormones et des sollicitations mécaniques. Lors d’une fracture, c’est justement ce processus qui se met en place, conduisant à une régénération.

Bien qu’une étude antérieure a démontré une infection des ostéoclastes par le VIH, ces recherches avaient été menées in vitro, c’est à dire hors du vivant. Or, la nouvelle étude a été réalisée in vivo, à savoir dans des cellules vivantes – et cela est une grande première. Pour en savoir davantage, un communiqué de l’Inserm du 12 avril 2018 explique plus en profondeur comment le VIH induit des défauts osseux en infectant les ostéoclastes.

Sources : Sciences et Avenir – La Dépêche