Nous avons tendance à surestimer l’intelligence de notre partenaire !

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Crédits : Bicanski / Pixnio

L’amour rend-il réellement aveugle ? Peut-être bien, puisque nombreuses sont les personnes surestimant le quotient intellectuel (QI) de leur partenaire. Cette tendance vient alors s’ajouter au fait que la plupart des gens surestiment également leur propre QI.

Un biais cognitif allant au-delà de notre égo

L’être humain a semble-t-il une propension à surestimer sa propre intelligence. En tout cas, il s’agit de la conclusion d’une étude publiée dans la revue Plos One en 2018. Ces travaux avaient permis d’affirmer que 65 % des Étasuniens se considèrent plus intelligents que la moyenne. Or, ce biais cognitif serait encore plus exacerbé chez les personnes les moins intelligentes et compétentes. Il s’agit ici de l’effet Dunning-Kruger (ou effet de surconfiance), par lequel les personnes les moins qualifiées dans un domaine surestiment leur compétence. Ces dernières années, l’ancien président des États-Unis Donald Trump en a donné plusieurs fois la preuve, notamment lorsqu’il avait déclaré se percevoir non pas comme une personne intelligente, mais comme un véritable génie.

Au-delà de notre égo, ce biais de jugement concernerait également notre partenaire amoureux, comme l’indique une récente publiée dans la revue Intelligence et menée par un duo de chercheurs des universités de Varsovie (Pologne) et de Western Australia (Australie).

Crédit : Pixabay/Free-photos

Des résultats surprenants

Les chercheurs ont demandé à 218 couples hétérosexuels d’évaluer leur propre intelligence et celle de leur partenaire sur une échelle de QI. Ces couples étaient ensemble depuis six ans en moyenne et un quart d’entre eux étaient mariés. Selon les résultats, les volontaires ont sans surprise surestimé leur propre QI de 30 points. Cependant, le plus étonnant se trouve ailleurs : les hommes ont surévalué le QI de leur partenaire féminin de 36 points et les femmes, leur partenaire masculin de 38 points.

À en croire la théorie de l’évolution, les femmes devraient logiquement se montrer plus perspicaces dans le discernement de l’intelligence de leur partenaire. En effet, celles-ci ont la « responsabilité » de choisir les meilleurs gènes à transmettre à leurs enfants. Selon cette étude, cette affirmation ne serait donc pas viable. En réalité, les individus seraient plus propices à choisir un partenaire ayant un niveau intellectuel plus proche du leur. Or, cette préférence existe aussi bien pour le score réel que le score supposé de QI.

L’étude estime que la compatibilité intellectuelle dans un couple n’a donc aucun lien avec le niveau de satisfaction que génère le fait d’être ensemble. Pour les meneurs de l’étude, cette tendance à surestimer l’intelligence de son partenaire est peut-être une autre façon de se mettre soi-même en valeur. Il peut également être question d’un moyen supplémentaire de faire durer le couple.