Des chercheurs américains ont étudié un phénomène en apparence insignifiant : les personnes nourrissant les oiseaux sauvages à proximité de chez eux. Or, cet acte modifierait leurs émotions et leur comportement, ce qui aurait une incidence sur les oiseaux.
Nourrir les oiseaux du jardin
Saviez-vous que pas moins de 4 milliards de dollars sont dépensés par des particuliers américains chaque année en graines pour nourrir les oiseaux ? De nombreuses personnes font ainsi tout leur possible pour attirer des oiseaux dans le jardin, ce qui serait source de bien-être selon une équipe de chercheurs de l’Université Virginia Tech (États-Unis).
« Examiner la façon dont les humains réagissent et gèrent la faune dans leur propre cour est très important pour l’avenir de la conservation de cette même faune et pour la compréhension du bien-être humain », ont déclaré les chercheurs dans un communiqué du 26 mars 2019.
Dans leur publication parue au sein de la revue People and Nature, 65 % des 1 176 volontaires ont indiqué que cela leur permettait de se détendre. De plus, 61 % d’entre eux estiment que cet acte les aide à mieux connaître les oiseaux, et 21 % pensent qu’il s’agit là d’un moyen éducatif concernant leurs enfants. Cependant, nourrir ces animaux sauvages pourrait avoir des conséquences directes sur ces derniers.
Quelles réactions de la part des volontaires ?
Les meneurs de l’étude ont observé que lorsque les volontaires surprenaient un chat s’attaquant aux oiseaux, ceux-ci les faisaient fuir (colère). En présence d’oiseaux malades, la mangeoire était plus régulièrement nettoyée (tristesse, inquiétude). En cas d’une présence accrue d’oiseaux, les volontaires avaient tendance à les nourrir davantage. En revanche, en présence d’un faucon, les réactions étaient plus mitigées. Par ailleurs, les volontaires prenaient davantage en compte des facteurs météorologiques tels que le froid plutôt que le temps alloué et l’argent dépensé.
De manière générale, les personnes nourrissant les oiseaux sont beaucoup plus attentives aux phénomènes naturels qui se produisent dans leur cour. Il faut également savoir que les actes des volontaires en réponse à ces mêmes phénomènes naturels sont considérés par ces mêmes personnes comme étant bénéfiques. Et pourtant, une partie des problèmes évoqués sont liés au fait même de nourrir les oiseaux !
Il était question d’analyser les observations faites par les personnes nourrissant les oiseaux, leur comportement et leurs émotions tout en recueillant leurs impressions. Selon les chercheurs, ces travaux – qui ne sont pas encore achevés – pourraient aider à la fois à la conservation des oiseaux et à une meilleure compréhension des émotions humaines.
Sources : EurekAlert – Sci-News.com
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