Notre Galaxie serait déjà « morte » une fois

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Crédits : Adam Evans / Wikipédia

Une récente analyse de la composition chimique des étoiles de notre Galaxie laisse à supposer que celle-ci serait « morte » une fois, avant de « ressusciter ».

Lorsque vous regardez en arrière, vous pouvez comparer l’émergence des mammifères avec les anciens dinosaures. Sur le plan physique et biologique, vous observez alors d’énormes différences – celles-ci orchestrées par un événement d’extinction. C’est un peu la même chose avec notre Galaxie. En observant les étoiles sur le plan chimique, vous observez alors deux populations distinctes : celle riche en oxygène, magnésium, silicium, soufre, calcium et titane (éléments α), et celle moins abondante en ces éléments, mais beaucoup plus abondante en fer.

Ainsi, les processus de formation de ces deux populations diffèrent. Mais pourquoi ? Selon l’astronome japonais Masafumi Noguchi, de l’Université de Tohoku, ces deux populations distinctes représentent deux périodes différentes de formation d’étoiles. Il y a entre les deux une période de « creux stellaire », durant laquelle peu d’étoiles se sont formées.

Le chercheur, qui publie ses travaux dans la revue Nature, s’est ici appuyé sur une modélisation de l’évolution de notre Galaxie sur une période de 10 milliards d’années. Notons que dans l’Univers primitif, les métaux lourds n’étaient pas encore formés, ceux-ci se développant suite à l’explosion d’étoiles en supernovas. Selon ce nouveau modèle, notre Galaxie aurait dans sa jeunesse accumulé du gaz froid de venant l’extérieur, formant ainsi la première génération d’étoiles. Celles-ci ont ensuite explosé 10 milliards d’années plus tard, propulsant les éléments α dans toute la Galaxie. Éléments qui ont permis la formation de nouvelles étoiles.

Après environ 3 milliards d’années, la modélisation suggère ensuite que les ondes de choc apparues ont finalement chauffé le gaz à des températures élevées (il y a 7 milliards d’années). Résultat : ce gaz a cessé de se propager, et il n’y avait plus de « matière » pour former de nouvelles étoiles. Cette période creuse, qui aurait duré environ deux milliards d’années, aurait ensuite été rompue par l’explosion de supernovas plus puissantes – de type Ia – permettant ainsi la formation de fer. Il y a environ 5 milliards d’années, une toute nouvelle génération d’étoiles, dont notre Soleil, présentait alors un pourcentage de fer beaucoup plus élevé que la génération précédente.

Il est intéressant de noter que ce modèle avait déjà été suggéré pour les galaxies plus massives. Il semblerait ainsi que les galaxies plus « moyennes », comme notre Voie lactée, soient également concernées par ce même processus de formation d’étoiles en deux étapes.

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