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Nos muscles sont-ils régulés par notre horloge biologique ?

Le corps humain est ponctué par divers cycles biologiques. Notre sommeil est régulé par le cycle circadien, cette alternance jour/nuit qui provoque la production de mélatonine (l’hormone du sommeil). Notre système digestif est activé puis inhibé par la production d’enzymes spécifiques à certaines heures de la journée et les femmes sont quant à elles sujettes au cycle menstruel, un cycle de 28 jours régulant le processus de reproduction. Tous ces cycles sont d’origine biologique et maintiennent un équilibre physiologique chez l’homme. D’après une nouvelle étude, un nouveau cycle viendrait d’être mis à jour et il prendrait son origine dans nos tissus musculaires !

Les muscles sont un ensemble de tissus contractiles composés de myocytes, des cellules aussi appelées fibres musculaires, responsables de l’étirement ou de la contraction musculaire. D’après les chercheurs de l’UNIGE, l’Université de Genève, en Suisse, les cellules musculaires auraient un rôle régulateur dans le métabolisme du corps humain et dans le développement du diabète de type II.

L’étude publiée dans la revue scientifique PNAS à la fin du mois d’août révèle que le taux lipidique présent dans nos muscles varie au cours de la journée, favorisant parfois certains types de lipides au détriment d’autres. Pour vérifier que ces variations avaient une origine circadienne, les chercheurs se sont intéressés à la composition lipidique de sujets ayant subi pendant une semaine une même alimentation et un même temps de sommeil. Sur une journée, des échantillons musculaires furent donc prélevés toutes les quatre heures pour y observer le taux des différentes molécules lipidiques présentes dans l’organisme.

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D’après Howard Riezman et son équipe, il aurait bel et bien un lien entre la composition lipidique des tissus musculaires d’un être humain et l’heure de la journée. En interrompant ce cycle circadien sur des tissus musculaires cultivés in vitro, ils se sont rendu compte que cette variation du taux lipidique y était quasi inexistante ! Les scientifiques s’interrogent maintenant sur la fonction de ce cycle circadien. D’après eux, ces différences de composition lipidique de certains muscles auraient un rôle de régulateur de la glycémie.

En inhibant ou stimulant les cellules musculaires à l’insuline, ces variations du taux lipidique pourraient avoir un réel impact dans le développement de diabète de type II. On sait que ce dernier est caractérisé par une insulino-résistance, c’est-à-dire une non-réponse des cellules à l’insuline et donc une non-rentrée du glucose qui reste malheureusement dans le sang, provoquant une hyperglycémie. Ainsi, le cycle circadien pourrait être directement lié au développement de cette maladie. Cette découverte ouvre de nouveaux champs d’études thérapeutiques pour les malades.

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